Israël menacé de sanctions financières

Proche-orientLa bataille politique de Barack Obama pour imposer un arrêt de la colonisation israélienne en Cisjordanie et dans la partie arabe de Jérusalem pourrait déborder sur le front financier. Pour le moment, le gouvernement israélien résiste, mais les pressions se muliplient. Un exemple : Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères a annoncé hier que l'ambassadeur d'Israël à Paris, Daniel Sheck, allait être convoqué au Quai d'Orsay pour lui faire part de l'opposition de la France à la poursuite de la colonisation. La semaine dernière, c'est l'ambassadeur israélien à Washington, Michael Oren, qui avait été sermonné pour les mêmes raisons au département d'État.Les États-Unis pourraient toutefois ne pas se contenter de simples critiques. Ils disposent en effet de moyens de pression sous forme de 2,8 milliards de dollars de garanties bancaires accordées à l'État hébreu pour lever des emprunts assortis de taux d'intérêt inférieurs d'environ 1 % à ceux qu'Israël pourrait espérer obtenir seul.L'administration Obama pourrait décider de retrancher entre 600 millions à 1 milliard de dollars du montant de ces garanties correspondant aux investissements publics israéliens dans les colonies de Cisjordanie. Une telle décision constituerait une nouvelle escalade dans l'épreuve de force engagée entre Barack Obama et Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre de droite, qui refuse d'arrêter la construction de logements dans les implantations de Cisjordanie, où vivent déjà près de 300.000 Israéliens. Dans le passé déjà, George Bush pourtant considéré comme le président le « plus amical » envers Israël, avait réduit en 2003 et 2007 les garanties pour un total de 1 milliard de dollars afin de marquer son opposition à la poursuite de la colonisation. À l'époque toutefois, les relations avec le grand allié américain n'étaient pas aussi tendues qu'avec Barack Obama. Avec la crise, le vent a tourné.L'État hébreu va avoir besoin dans les prochains mois de lancer des emprunts pour financer un déficit budgétaire qui se creuse sous l'effet de la crise mondiale.PASCAL LACORIE, à JérusalemLes états-unis disposent de moyens de pression sous forme de 2,8 milliards de dollars de garanties bancaires.
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