Les bons et mauvais côtés de la baisse du prix du pétrole

Il y a un côté positif à la crise, c'est la forte baisse du cours du pétrole, liée à une baisse de la demande mondiale, qui devrait s'accentuer avec la récession dans de nombreux pays. Depuis son record historique atteint en juillet dernier - plus de 147 dollars à New York -, la valeur du baril a fondu de près de 50 % évoluant ces derniers jours à peine au-dessus des 70 dollars. C'est une bonne nouvelle pour les consommateurs, ça l'est beaucoup moins pour les pays producteurs, surtout ceux devenus trop dépendants de cette rente pour le développement de leur économie et leur place sur la scène internationale. On compte parmi ces derniers l'Iran, le Venezuela, la Russie ou encore l'Irak. Préoccupés, les membres de l'Opep, qui pèse 40 % de l'offre mondiale, ont d'ailleurs décidé d'avancer à vendredi la date de leur réunion ministérielle, prévue initialement début décembre. Au menu des discussions, une baisse de l'offre du cartel pour enrayer la spirale baissière. C'est que l'enjeu est d'importance. D'ores et déjà, Bagdad a révisé à la baisse de 19 % son budget 2009, qui dépend à 90 % des revenus pétroliers, ce qui est de mauvais augure pour la stabilisation et la reconstruction du pays. Le gouvernement irakien s'était basé sur un baril à 80 dollars pour élaborer un budget 2009 chiffré à 79 milliards de dollars. Depuis le début de l'année, le prix moyen du panier de l'Opep (*) s'élève à 105,85 dollars, un niveau qui devrait rapidement descendre avant la fin de l'année. Selon PFC Energy, consultant américain spécialisé dans l'énergie, le Venezuela a besoin d'un baril à 95 dollars pour répondre à ses besoins alors qu'il a établi son budget 2009 sur un prix de 60 dollars pour ériger un " État socialiste ". Selon PFC, l'Arabie Saoudite ou l'Iran peuvent se contenter d'un baril à 55 dollars. La Russie, dont la croissance dépend étroitement des pétrodollars, a calculé, elle, son prochain budget sur un baril de 82 dollars. Au final, cette dépréciation de l'or noir pourrait avoir son revers : déstabiliser nombre de pays producteurs, ce qui pourrait ajouter à la crise internationale et, en outre, réduire l'offre, certains champs ayant des coûts de production évalués entre 75 et 80 dollars.(*) composé de onze qualités de bruts extraits par l'Opep.
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