Le Brésil se décide enfin à baisser ses taux

Le ralentissement marqué de la croissance brésilienne a eu raison des atermoiements de la banque centrale. Après une séquence de hausses des taux interrompue depuis seize mois au profit du statu quo, la Banque du Brésil a abaissé hier son taux directeur de 100 points de base. Le taux Selic ? c'est son nom ? revient de 13,75 % à 12,75 %. L'institut d'émission a indiqué qu'il était prêt à poursuivre le mouvement s'il le fallait pour protéger le pays de la récession. real stabiliséDu coup, le consensus, qui s'est laissé surprendre par l'ampleur du geste, table sur la possibilité de voir son taux directeur ramené à son point bas de septembre 2007 ? soit 11,25 % ? d'ici à la fin de l'année. D'autant que le real, après les attaques frontales qu'il a subies depuis la mi-2008, qui lui ont fait perdre le tiers de sa valeur, s'est ressaisi et semble maintenant stabilisé.« La banque centrale a fait preuve d'une plus grande agressivité, mais la dégradation de l'économie est aussi plus forte que prévue », insiste Marcelo Carvalho, chez Morgan Stanley. Hier, d'ailleurs, l'indice Bovespa a cédé du terrain (un peu plus de 1 % à la mi-séance) alors que Fitch a dégradé la note de Cyrela Brazil, l'un des principaux constructeurs locaux. Cependant, les anticipations de baisse des taux ont été essentielles dans le sursaut du marché actions depuis le début d'année. « Cette baisse des taux constitue une opportunité pour les investisseurs locaux de venir sur le marché des actions », remarque Roberto Nemr, gérant au sein de la banque Banco Itau, avant de rappeler qu'aujourd'hui « 90 % de ces investisseurs sont concentrés sur le marché obligataire ». Alors qu'il avait subi un fort retournement en milieu d'année dernière, l'indice Bovespa s'est nettement ressaisi depuis le début de janvier, avec un gain de 7,5 %. Parmi les plus fortes progressions figurent aussi bien un groupe d'agroalimentaire, Sid Nacional (+23,5 %), que des sociétés de transport aérien comme Embraer (+14 %) et Gol (+12 %) ou encore de métaux tel Gerdau (+9,6 %). À l'inverse, et sans surprise, les groupes récemment piégés par leurs opérations spéculatives sur la hausse du real, tels que Vorantim (-22,8 %), Aracruz et Sadia, qui ont essuyé de lourdes pertes, sont relégués en queue de classement. M. B.
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