La France et l'Italie vont signer demain à Rome, lors du sommet bilatéral, « un large accord stratégique de collaboration dans le nucléaire civil ». Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi parapheront un protocole d'accord pour une « coopération étroite sur l'ensemble de la filière nucléaire » civile tant « aux niveaux institutionnel, industriel que dans la recherche et le développement », indique à « La Tribune » un proche du dossier. Toute la filière est concernée, des réacteurs au cycle du combustible en passant par la sécurité des sites, le démantèlement des centrales et le traitement des déchets, indique une source industrielle.Ce partenariat est bien sûr lié au retour du nucléaire en Italie, que la Chambre haute du Parlement doit définitivement voter d'ici à début mars, mettant fin à un bannissement de vingt-deux ans. Le ministre du Développement économique, Claudio Scajola, prévoit à terme « huit à dix centrales » en Italie. Le patron de l'électricien Edison (contrôlé pour moitié par EDF), Umberto Quadrino, prévoyait voilà un an « un parc de centrales nucléaires correspondant à une puissance totale de 10.000 à 15.000 mégawatts (MW) d'ici à 2030 », soit un investissement d'environ 40 milliards d'euros.extension de coopérationSi l'accord signé demain ouvrira ce nouveau marché aux opérateurs français du secteur (EDF, Areva et GDF-Suez), il prévoit aussi l'implication de groupes italiens dans le développement du nucléaire civil en France, ainsi que la coopération franco-italienne pour exporter la technologie nucléaire vers des pays tiers. EDF et Enel (contrôlé par l'État italien) signeront l'extension de leur coopération actuelle dans l'EPR de Flamanville (Enel y détient une part industrielle de 12,5 %), au deuxième EPR de Penly à la même hauteur. L'accord stratégique de novembre 2007 permet à EDF de « participer aux éventuels projets nucléaires développés par Enel en Europe », Italie incluse.Frank Paul Weber, à Rome

latribune.fr

06 Mars 2009, 1:30

Partager :