Le rebond des actions s'essouffle

ourseEn Bourse, l'art de la synchronisation est l'apanage des plus grands. Les investisseurs qui ont pris position sur les marchés actions mercredi dernier l'ont appris à leurs dépens. Le lendemain, l'abaissement des prévisions macroéconomiques de la Fed et la perspective de voir le Royaume-Uni perdre sa note triple A ont fait plonger les indices de part et d'autre de l'Atlantique. Le tout dans des volumes d'échanges toujours très creux. Privant ainsi, le S&P 500 et le Dow Jones Industrial d'un bilan hebdomadaire positif. Contrairement à leurs homologues européens qui ont mieux résisté. Le CAC 40, comme le DJ Stoxx 600 continuent d'ailleurs d'évoluer au-dessus de leurs niveaux de fin d'année 2008. Le retour de l'indice parisien à son plus-haut atteint en cours de séance du 6 janvier à 3.426,06 points n'est pas acquis pour autant. « Le rebond du marché a-t-il été trop fort et trop rapide ? » s'interroge James Montier, stratégiste à la Société Généralecute; Générale. L'expert souligne qu'« à l'échelle mondiale, le nombre de valeurs fortement décotées a quasi diminué des deux tiers par rapport au mois de mars ». En clair, les Bourses pourraient bien n'être qu'à quelques encablures de leurs points d'équilibre en termes de valorisation. Jusqu'à aujourd'hui, le rebond des indices amorcé le 9 mars tient essentiellement à la disparition du risque systémique dans le secteur bancaire et au volontarisme affiché par les grands dirigeants de la planète pour enrayer la crise. À cela s'ajoutent des indicateurs de reprise macroéconomique d'ordre technique. Comme le début de la reconstitution des stocks des entreprises. Mais au final, le seul élément susceptible de représenter un réel soutien de cours demeure l'actuel bas niveau des taux d'intérêt. Pour le reste, les investisseurs sont pris en étau entre plusieurs sons de cloche. D'un côté, la banque centrale américaine prévoit un recul plus fort que prévu du PIB des États-Unis cette année et ne s'attend plus qu'à une croissance de 2 % à 3 % en 2010 contre 2,5 % à 3,3 % initialement. reprise conjoncturelleDe l'autre, l'OCDE envisage une reprise conjoncturelle mondiale avant fin 2009. Selon les équipes de Standard & Poor's, le S&P 350, indice agrégé regroupant les 350 plus grosses capitalisations boursières européennes, pourrait justifier des PER de 14,6 fois les bénéfices attendus en 2009, contre 12,7 fois aujourd'hui, si l'on s'achemine vers un scénario économique proche de celui de 2003. Or, selon eux, on ne peut exclure que la situation s'avère plus critique qu'il y a six ans. Au cours actuel, le marché intègre implicitement un effondrement de 40 % des bénéfices des entreprises cette année. Toute la question est maintenant de savoir à quel moment la profitabilité des sociétés atteindra un point bas. Car ce n'est qu'à partir de cet instant que se profilera un rebond durable des résultats et donc des marchés boursiers. Fabio Marquetty
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