Obama promet de réduire

Au diable l'avarice, il faut relancer l'activité à tout prix ! Telle semblait être la position de Barack Obama quand il faisait la promotion de son plan de relance. Mais entre la loi promulguée la semaine dernière, et dont le montant atteint 787 milliards de dollars sur deux ans, son plan immobilier, qui devrait coûter au total 275 milliards de dollars, et les mesures de sauvetage des banques, le déficit budgétaire, chiffré à 1.200 milliards de dollars pour 2009 au moment de l'arrivée d'Obama à la Maison-Blanche, devrait en réalité dépasser 1.500 milliards sur le même exercice. De quoi affoler les économistes les moins orthodoxes en matière de discipline budgétaire. Et rebuter les investisseurs, compte tenu de l'afflux de titres du Trésor sur le marché. Au cours de cette semaine seulement, le Trésor prévoit ainsi d'émettre un montant d'obligations record : quelque 94 milliards de dollars. Pour séduire les investisseurs, il doit offrir de meilleurs rendements. Reflétant cette situation, les taux à 10 ans, à leurs plus-bas historiques en décembre 2008 (2 %), ont frôlé, le 6 février dernier, le seuil des 3 %. Depuis, la tension est légèrement retombée, sans pour autant permettre au président de s'affranchir d'une promesse qu'il a déjà faite : assainir les comptes. Rassurer les investisseurs sur l'avenir permettra en effet au Trésor d'emprunter moins cher dès aujourd'hui? Barack Obama, qui dévoilera les grandes lignes de son budget 2010 jeudi prochain, s'est déjà lancé le défi de réduire le déficit à seulement 533 milliards de dollars pour l'année 2013, la dernière de son mandat. des dizaines de conseillers En partant de plus de 1.500 milliards, c'est non pas la moitié, comme il l'avait laissé entendre, mais les deux tiers du déficit qu'il lui faudra couper. Équivalent à plus de 10 % du PIB actuellement (plus qu'à l'occasion des efforts de financement historiques consentis pendant la Seconde Guerre mondiale !), le déficit budgétaire serait ainsi ramené à 3 % du PIB, un niveau jugé, aux États-Unis ou dans l'Union européenne, comme viable. Hier, le nouveau président américain était enfermé avec des dizaines de conseillers pour réfléchir aux moyens d'atteindre cet objectif. Au-delà des économies qui pourront être faites, notamment sur les dépenses en Irak ? si les troupes sont rapatriées ? et sur les cadeaux fiscaux consentis sous l'ère Bush, que le nouveau Congrès devrait laisser expirer en 2011, l'équipe Obama mise également sur la reprise de l'activité pour sortir les comptes de l'État fédéral du rouge. Lysiane J. BauduBLOOMBERG NEWS
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