Le Crédit Agricole lance sa révolution pour la banque du futur

La Banque Verte prépare l'avenir. Dans la banque de détail, les clients évoluent avec leur temps et sont de plus en plus demandeurs de solutions multicanaux, notamment sur Internet. Pour suivre cette évolution, les Caisses régionales ont lancé un chantier titanesque d'unification de leurs systèmes d'information, qui sont le nerf de la guerre dans la banque de détail. Le projet a été présenté hier aux instances représentatives du personnel. L'objectif est d'avoir d'ici cinq ans un seul et unique système d'information à la place des cinq existants dans le réseau de la banque verte. Les études de faisabilité dureront jusqu'au premier trimestre 2010. Suivront ensuite quatre années d'exécution et de migration des systèmes. Pour mener à bien ce projet, le Crédit Agricolegricole dépensera plusieurs centaines de millions d'euros.la relation client en jeuL'enjeu de ce projet pour les Caisses régionales n'est pas d'économiser sur les coûts, même si des synergies devraient être réalisées. Aujourd'hui, les dépenses liées à ces systèmes informatiques pèsent pour 7 % des revenus, soit 640 millions d'euros. Il s'agit surtout d'améliorer la relation clientèle en suivant la chaîne des transactions sur les différents canaux de distribution. « Aujourd'hui, le client souhaite être plus libre. Il commence une transaction sur Internet et la termine en agence et vice versa », explique Patrick Kleer, directeur général adjoint de la Fédération Nationale du Crédit Agricolegricole (FNCA). Les outils informatiques actuels ne sont pas adaptés à ce genre d'opérations. Grâce à ce futur système unique, les Caisses régionales du Crédit Agricolegricole disposeront d'un maximum d'informations sur leurs clients lorsqu'ils réaliseront leurs transactions par Internet, que ce soit sur leur ordinateur ou leur téléphone portable. L'intérêt est surtout d'améliorer la qualité du service. En connaissant mieux les besoins des clients et leurs attentes, les Caisses pourront davantage adapter et segmenter leurs offres en fonction de leur type de clients. À l'avenir, la banque verte assure que les clients réaliseront la plupart de leurs opérations courantes, comme les virements ou les souscriptions de produits, sur Internet. « Les clients viendront en agence pour le conseil et nous aurons plus de temps à leur consacrer », souligne Jean-Paul Chifflet, secrétaire général de la FNCA. Mais au-delà, la mise en place de ce système d'information unique est la clé de la compétitivité du Crédit Agricolegricole. Après avoir privilégié leurs produits pendant plusieurs années, les banques bichonnent désormais leurs clients. « Si on ne le faisait pas aujourd'hui, on prendrait beaucoup de retard. La concurrence dans la banque de détail se fera sur la relation client et le mode de distribution », conclut Gérard Bréchet directeur général de la Caisse régionale Sud-Méditerranée.Ce projet est aussi un aboutissement pour les Caisses régionales, qui n'en finissent pas d'optimiser leurs systèmes informatiques. Il y a vingt ans, il y avait dans le groupe Crédit Agricolegricole 94 caisses régionales et autant de systèmes informatiques. En 1997, ils ont été réduits à 39 et à 5 en 2000.Matthieu Pechberty
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