Année noire pour l'emploi à Wall Street

En lisant le Wall Street Journal hier matin, les employés de Goldman Sachs ont appris avec stupéfaction que leur établissement s'apprêtait à supprimer 10 % de ses effectifs. Des informations que refuse de commenter la banque mais que des sources internes ont confirmées à La Tribune, précisant que " du fait de la crise du crédit et de la conjoncture, tous les métiers seraient concernés " .À la fin du trimestre dernier, la banque au taureau, l'une des moins affectées à Wall Street par la crise du subprime, employait 32.600 personnes, le chiffre le plus élevé de ses cent quarante ans d'histoire. En septembre, son directeur financier, David Viniar, a indiqué qu'il tablait sur une stabilité ou une hausse de ses effectifs à la fin 2008. Mais ses propos ont été tenus avant que la crise s'aggrave à Wall Street, fragilisant banques, maisons de courtage, assurances et hedge funds. Les licenciements en préparation chez Goldman Sachs, qui ramèneront ses effectifs au niveau de la fin 2006, s'ajouteront aux imposantes restructurations en cours. Depuis l'été 2007, Citigroup a supprimé 24.000 postes, Lehman Brothers en a éliminé 14.000, Morgan Stanley détruit 4.800... Au total, la finance américaine a sabré 103.000 postes au cours des huit premiers mois de 2008, estime le cabinet Challenger, Gray & Christmas. Ce chiffre équivaut à celui enregistré à période équivalente en 2007, année où plus de 153.000 emplois ont été supprimés dans le secteur, soit davantage qu'après l'éclatement de la bulle Internet en 2001 (116.000).LA PURGE DE 2008 PAS ACHEVEE" La vente de Merrill Lynch et le dépôt de bilan de Lehman Brothers démontrent à quel point le secteur reste fragile ", indique le cabinet, qui prévient qu'un nouveau record pourrait être battu cette année. La purge de 2008 n'est donc pas achevée. Analyste chez Ladenburg Thalmann, Richard Bove estime que Merrill Lynch supprimera plus de 10.000 postes après son absorption par Bank of America . Et comme l'a démontré cette semaine l'annonce de 4.000 licenciements chez National City , une banque de l'Ohio, le cas de Wall Street n'est pas isolé. Mais New York paiera un lourd tribut à la crise. Le contrôleur financier de la ville, William Thompson, estime que la finance éliminera 35.000 emplois de plus au cours des 24 prochains mois. En juillet, Wall Street employait 181.000 personnes contre 200.300 à son apogée en 2000.
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