L'Opep a peu de marges de manoeuvre

Lourde tâche que celle de l'Opep, qui se réunit aujourd'hui à Vienne dans le cadre d'une réunion extraordinaire organisée en urgence. L'organisation des pays producteurs de pétrole voudrait enrayer la chute du baril de pétrole, et devrait donc baisser ses quotas. Pourtant, selon de nombreux observateurs, même une forte baisse de la production, d'un million de barils par jour contre les 32,2 produits actuellement, risque de se révéler inefficace.En mars dernier, alors que le baril caracolait vers les 110 dollars, l'Opep n'avait pas touché à ses quotas, estimant le marché " bien approvisionné ". L'évolution des cours du baril était alors liée à " une spéculation considérable " selon Ali al-Naïmi, le représentant de l'Arabie Saoudite. L'argument tient toujours, même si le marché s'est retourné. Car la baisse des prix de l'or noir, amorcée par le recul de la demande dans les pays de l'OCDE, est accélérée par le débouclage rapide de positions sur les marchés à terme. Une situation amplifiée par les hausse du dollar constatée ces derniers jours. Tous les échanges sur le pétrole se faisant en dollars américains, le baril voit sa valeur relative chuter au rythme de la hausse du billet vert. Or, le recul constaté ces derniers jours plonge le baril de brut léger américain WTI dans une zone dangereuse, à moins de 66 dollars hier. En dessous des 65 dollars, plus de 700.000 options de vente deviennent rentables. Le passage du seuil des 65 dollars ne peut donc qu'enclencher une nouvelle vague de baisse des prix, tout comme celui des 60 dollars. Ce que Merrill Lynch traduit en terme de probabilité : selon la banque américaine, il y a une chance sur 10 pour que le baril de brut cote entre 45 et 55 dollars d'ici la mi-décembre. On comprend que les acheteurs, dans ce contexte, préfèrent attendre le seuil suivant, si bien qu'une spirale baissière s'auto-entretient.Un phénomène technique, sur lequel l'Opep a peu de prise.D'autant que lorsqu'un marché baisse, les yeux se détournent de la question de l'offre pour se concentrer sur celle de la demande. Laquelle semble s'être évanouie. " Certains d'entre nous n'arrivent plus à vendre leur pétrole ", a assuré le président algérien de l'Opep hier, Chakib Khélil.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.