cite>Carrefour cherche toujours sa clef d'entrée en Russie. Le distributeur français négocierait le rachat du russe Sedmoï Kontinent, selon le quotidien russe « Vedomosti ». Il serait associé pour cela à la Deutsche Bank, créancier d'Alexandre Zanadvorov, l'actionnaire à 74,8 % de Sedmoï Kontinent. L'homme d'affaires a récemment contracté deux emprunts pour racheter les parts de son associé, Vladimir Grouzdev. L'un de 560 millions d'euros auprès de la Deutsche Bank. Et l'autre de 427,5 millions d'euros auprès de Nordea Bank.L'effondrement du titre Sedmoï Kontinent à la Bourse de Moscou a poussé la Deutsche Bank à lancer un appel de marge sur les 74,8 % dont il dispose en garantie. Carrefour négocierait aussi le rachat des 10 % que détient encore Vladimir Grouzdev. Interrogé par « La Tribune », le groupe n'a pas souhaité commenter ces informations. Il y a quelques mois, il était déjà donné candidat au rachat de Lenta, autre distributeur russe. Mais, cette fois, les négociations semblent avancées.prix très élevéL'offre de Carrefour valoriserait Sedmoï Kontinent 936 millions d'euros (351 millions d'euros de dettes incluses). « Soit 8 fois ses bénéfices bruts. C'est un prix très élev頻, juge Natalia Smirnova, analyste chez Uralsib. Les enseignes russes se valorisent plutôt 4 à 5 fois leur Ebitda, s'étonne cette spécialiste, avant de souligner combien le distributeur russe se heurte à des problèmes de liquidités. « Sedmoï Kontinent a reçu 24 plaintes de fournisseurs pour 4,7 millions d'euros d'impayés. Et d'ici à juin, il doit régler 156 millions d'euros d'intérêts sur ses obligations en roubles », assure cette analyste. Dès lors, le russe aux 131 supermarchés et 10 hypermarchés (954 millions d'euros de chiffre d'affaires) est-il le bon cheval pour assurer à Carrefour une entrée confortable en Russie??Une chose est sûre?: son entrée est laborieuse. Cela fait des années que Carrefour veut s'implanter dans cette région où dominent encore marchés couverts et supérettes. Mais « il y est fort difficile de trouver un partenaire », juge Yves Puddu, directeur associé du cabinet d'études Implant'action. En septembre, Carrefour a assuré être en mesure d'ouvrir ses premiers hypers début 2009, après avoir signé un accord avec les autorités de la région de Krasnodar. Le groupe s'est engagé à investir 100 millions de dollars sur cinq ans pour y monter son réseau. Parallèlement, selon nos informations, le groupe veut ouvrir dans Moscou, ville que son rival Auchan a ceinturée d'une vingtaine de magasins. Mais aucun chantier n'y semble engagé. Et, depuis hier, Carrefour date à « courant 2009 » son entrée sur le marché.

latribune.fr

09 Mars 2009, 1:31

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