Royales garde-robes à Versaill

Royales garde-robes à VersaillesÀ la cour de Versailles, le pouvoir se mesurait en mètres de drap d'argent ou en kilos de velours et d'hermine. Comme le rappelle l'exposition « Fastes de cour & Cérémonies royales », l'habit faisait le roi. De la même manière qu'il affirmait sa puissance par la splendeur de son palais, Louis XIV fit de sa garde-robe un emblème. L'usage fut adopté par ses successeurs, mais aussi dans la plupart des cours d'Europe. « Le roi devait luire, se démarquer de la foule. Quant aux membres de sa suite, l'apparat de leur tenue montrait leur degré de proximité avec le monarque », expliquent Pierre Arizzoli-Clémentel, directeur général de Versailles, et Pascale Gorguet-Ballesteros, conservateur en chef du Patrimoine au musée Galliera, tous deux commissaires de cette exposition somptueuse.La richesse de leur présentation est d'autant plus remarquable qu'à Versailles, les rois sont nus et les armoires vides. Des panoplies de Louis XIV, Louis XV, Louis XVI et Marie-Antoinette, il ne reste rien. « Les manteaux de couronnement à fleurs de lys, qui étaient conservés à Saint-Denis, ont été détruits à la Révolution », expliquent les commissaires.Mais la disparition de la garde-robe est aussi le résultat d'une habitude paradoxale. Bien que symboles de pouvoir, ces habits n'étaient pas conservés mais « réformés ». Le roi et la reine donnaient régulièrement leurs vêtements au premier gentilhomme ou à la dame d'honneur. C'était un avantage en nature. Les habits étaient réutilisés ou donnés à nouveau et, de fil en aiguille, finissaient chez les fripiers parisiens.Chargées de sensLes quelque 200 pièces exposées, et surtout les 40 costumes, sortent donc pour la plupart des garde-robes d'autres monarques européens des XVIIe et XVIIIe siècles. Des parures souvent inspirées de ce qui se portait à Versailles et qui, parfois même, venaient de France. Dans les cours du nord de l'Europe en particulier, on a pris grand soin de conserver ces tenues, surtout les plus chargées de sens politique. Pour son sacre en 1772, Gustave III de Suède était ainsi resplendissant dans son habit en drap et dentelles d'argent avec ses bottes de satin de soie rouge. Le « grand habit » de son épouse Sophie Madeleine impressionne, lui, par la largeur du panier de sa jupe. Le prêt accordé par la reine Elizabeth II d'Angleterre est aussi spectaculaire?: lors de son couronnement, Georges III portait un manteau rouge dont la traîne se déroule sur 4,78 mètres. On imagine ainsi quelle magnificence était de rigueur à Versailles. Marie-Douce Albert« Fastes de cour & Cérémonies royales ? Le costume de cour en Europe 1650-1800 », avec le soutien de Chanel. Jusqu'au 28 juin au château de Versailles. Tél. 01.30.83.78.00 ou www.chateauversailles.frLe château de Versailles évoque le faste disparu de la cour de France en sortant des armoires les fabuleuses parures de monarques européens.
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