La privatisation de la Bourse de Varsovie à nouveau d'actualité

Dans le paysage boursier européen, les derniers jours ont eu comme un goût de déjà-vu. Outre des rumeurs de fusion entre grandes Bourses, le dossier de la privatisation de la Bourse de Varsovie a refait surface. Mais à la différence des premières rumeurs, cette information a été confirmée par le Trésor polonais. une loi nécessaireCelui-ci a approuvé le 8 janvier dernier un nouveau projet de privatisation de la place. Il y a deux semaines, certains des principaux acteurs du secteur, à savoir Nyse-Euronext, Nasdaq OMX, le London Stock Exchange et Deutsche Börse ont été invités à soumettre leurs offres pour 73,82 % du capital, de manière individuelle ou au sein d'un consortium d'investisseurs. Signe de leurs intérêts, tous ont accepté de signer des accords de confidentialité, indique-t-on du côté du Trésor polonais. Euronext n'a jamais caché son intérêt pour Varsovie, conséquence de relations historiques entre les places financières polonaise et française. L'an dernier, Jean-François Théodore avait lui-même indiqué regarder les opportunités de développement du côté de Varsovie et d'Athènes, à l'occasion du forum de Davos. De son côté, Deutsche Börse a tenté au fil des dernières années d'exporter sa technologie, Xetra, adoptée à Vienne et à Sofia. Enfin, Nasdaq OMX aurait ainsi l'occasion d'étendre un réseau qui couvre déjà les pays nordiques et les États baltes. Aucun n'a souhaité commenter le dossier.Selon le projet du Trésor, qui détient aujourd'hui 98,82 % du capital, les intéressés pourront acheter 51 % à 73,82 % de la Bourse de Varsovie. Mais le prix ne sera pas l'argument premier de sélection. L'État polonais souhaite un acheteur ayant une stratégie pour renforcer la place financière dans la région. Varsovie (dont le marché pèse aujourd'hui 51,3 milliards d'euros) se bat avec Vienne depuis plusieurs années pour le leadership. Dans un deuxième temps, les membres de la Bourse pourraient aussi se voir offrir jusqu'à 22,82 % du capital (au-delà des 51 % obtenus dans une première phase). Au final, l'État conservera 25 % plus une action, pour avoir son mot à dire sur la stratégie.Ce nouvel appel d'offres sera-t-il le bon?? L'épisode de la vente de la Bourse de Prague fin 2008 a laissé des traces. La candidature de Varsovie n'a pas été retenue en raison de la présence de l'État au capital. Vienne a remporté la mise. Le transfert des titres de la Bourse polonaise exigera toutefois qu'une loi présentée l'an passé sur le secteur financier soit effectivement promulguée. Le président a demandé l'avis de la Cour constitutionnelle pour des questions relatives au secteur bancaire. Mais le Trésor n'attendra pas indéfiniment. Si la Cour tarde trop, une loi spécifique à la Bourse sera présentée. En attendant, les négociations peuvent avancer. C. FR.
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