Bonus  : les banques françaises fixées sur leur sort aujourd'hui

émunérationsà vouloir laver plus blanc que blanc, attention à ne pas condamner la place financière de Paris. » Cette remarque d'un banquier résume bien l'état d'esprit de la profession à l'approche de la réunion prévue cet après-midi à l'Élysée pour parler crédit, mais surtout bonus. Déjà en pointe en matière de rémunérations des opérateurs financiers avec les « principes communs » adoptés en février, les banques se disent prêtes à répondre aux souhaits de Nicolas Sarkozy, qui veut positionner Paris comme la plus vertueuse des grandes places financières à l'approche du G20 de Pittsburgh. Mais, pour une source bancaire, si certaines mesures peuvent être prises au niveau national, d'autres ne peuvent être que du ressort du G20. Les représentants de la profession ont passé en revue toutes les pistes de réforme hier avec Bercy, lors d'une réunion très technique qui a duré près de trois heures. sarkozy «?énervé?»Les banques proposent ainsi d'améliorer la gouvernance et la transparence des politiques de rémunération. Elles sont aussi prêtes à préciser leurs « principes communs », par exemple en indiquant quelle proportion du bonus doit être différée, sur quelle durée et dans quelles conditions le différé pourrait être ponctionné en cas de pertes ultérieures. Cela suffira-t-il à apaiser Nicolas Sarkozy, dont l'entourage faisait savoir hier qu'il est « énerv頻. Pour les banques françaises, aller au-delà reviendrait à torpiller la place de Paris. Ainsi, l'idée de plafonner les bonus est-elle jugée déraisonnable d'un point de vue concurrentiel, alors que les banques françaises ont du mal à conserver leurs meilleurs éléments. Il en est de même pour l'idée de surtaxer les bonus, comme l'a encore proposé Laurent Fabius hier. Relayant cette inquiétude, l'association Paris Europlace a d'ailleurs rappelé le poids du secteur financier dans l'économie française, et notamment francilienne.Au-delà des détails techniques qui devraient être finalisés aujourd'hui, les autorités françaises veulent que la place de Paris soit irréprochable, afin d'être en mesure de mettre la pression à nos partenaires, anglais et américains en tête. Plutôt qu'un plafonnement ou une surtaxation des bonus, inacceptables pour l'Oncle Sam, Paris a d'ailleurs lancé des consultations sur l'idée que les États agissent également en tant que client des banques, en n'acceptant de travailler qu'avec celles qui respectent les principes du G20, notamment sur leurs émissions de dette et sur les missions de conseil, comme l'évoquait « Le Figaro » samedi. En somme, frapper les banques au point sensible : le porte-monnaie.
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