« La moutarde et la mayonnaise Amora-Maille restent à Dijon »

Pourquoi fermez-vous votre site emblématique de Dijon ?Je comprends l'émoi suscité par un plan qui prévoit la suppression de 265 emplois. Mais il ne s'agit en aucun cas d'un transfert de nos activités à l'étranger. La production de la moutarde et de la mayonnaise restent à Dijon, non plus dans l'usine du centre-ville, mais à Chevigny-Saint-Sauveur, à 10 kilomètres, où nous fabriquons d'ailleurs depuis longtemps une partie de nos volumes de moutarde. Notre objectif : simplifier et rassembler nos activités pour redevenir compétitif face aux marques de distributeurs et aux hard-discounters. En investissant 26 millions à Chevigny, uniquement sur la production, nous souhaitons en faire une usine phare du groupe Unilever pour les condiments, avec l'Espagne et la République tchèque.Le site de Chevigny récupère l'ensemble de votre production ?Je ne transfère pas tout à Chevigny. Sur les 55.000 tonnes produites à Dijon, un tiers part à Chevigny. Il s'agit des produits traditionnels du groupe : la mayonnaise de Dijon, la moutarde de Dijon, le vinaigre et les cornichons. Un autre tiers des produits, sur lesquels nous ne produisons que des petits volumes, part chez des sous-traitants (en priorité en Bourgogne ou dans les régions voisines pour le frais, sans doute aux Pays-Bas ou en Belgique pour les sauces). Enfin, le dernier tiers, et notamment le ketchup, part en Espagne. Mais au total, de 114.000 tonnes sur les trois sites, nous allons passer à 80.000 tonnes sur un seul site.Qu'est-ce qui justifie une telle restructuration ?L'entreprise a perdu, ces cinq dernières années, 20 % de ses parts de marché, au profit des marques de distributeurs et des hard-discounters, qui ont vu leurs ventes augmenter de 23 % entre 2001 et 2007. Or, sur ce marché très concurrentiel, nous sommes fragilisés, en premier lieu par nos surcapacités de production. Depuis 2002, la production de l'usine de Dijon a baissé de près de 42 %, passant de 91.000 tonnes en 2002 à 55.000 tonnes en 2008. À Appoigny, l'usine qui conditionne les cornichons est utilisée de son côté à moins d'un quart de sa capacité (21 %). Propos recueillis par Alexandra Caccivio Notre objectif : simplifier et rassembler nos activités pour redevenir compétitif face aux marques de distributeurs et aux hard- discounters.
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