Le gouvernement américain sauve encore Citigroup

Une fois de plus, les pouvoirs publics américains sont intervenus à temps. Après une semaine difficile pour Citigroup, dont le cours a chuté de 60 %, le scénario du pire était imaginé pour la banque américaine la plus importante par la taille de son bilan. Face à cette situation critique, le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, a présenté un plan de sauvetage mélangeant la première et le seconde version de son plan de sauvetage global des banques américaines du mois d'octobre.Le Trésor américain a garanti 90 % des pertes d'un portefeuille d'actifs « toxiques » de 306 milliards de dollars. Citigroup s'est engagé à supporter jusqu'à 29 milliards de dollars de pertes de ces actifs, le solde étant donc couvert par l'État. Mais le Trésor américain a également dû faire appel à la deuxième version du plan Paulson en injectant de nouveau de l'argent frais dans le capital de Citigroup. Après avoir investi 25 milliards de dollars le mois dernier, le gouvernement américain va désormais ajouter 20 milliards de dollars pour stabiliser la situation financière de Citi. Le ratio de solvabilité Tier 1 va ainsi passer de 8,2 % (à fin septembre) à 14,8 %. En plus des 20 milliards de dollars d'injection, la gigantesque garantie de l'État permet à Citigroup de libérer 16 milliards de dollars de capital qui était alloué à ce portefeuille de 306 milliards de dollars. L'État américain détiendra finalement 7,8 % du capital de Citigroup et imposera du coup à ses dirigeants des limites et des contraintes en termes de rémunérations. Pour autant, le directeur financier, Gary Crittenden, a déclaré que ce sauvetage n'était « pas une nationalisation ». Citigroup devrait créer une structure de défaisance « bad bank » pour ces actifs. Le patron de la banque britannique HSBC, Stephen Green, a déclaré qu'il étudierait le rachat d'actifs de Citigroup.le titre s'est envolé de 64 %Ce nouveau sauvetage a, en tout cas, été largement applaudi par les marchés. Le cours de Citigroup s'est littéralement envolé de 64 % à 6,20 dollars à la mi-séance, regagnant les deux tiers des pertes de la semaine passée. Au-delà de l'euphorie d'hier, la banque devra convaincre les marchés qu'elle peut continuer sa restructuration sans une nouvelle intervention de l'État. Car, si la situation venait encore à s'aggraver, l'État devrait une nouvelle fois agir. Citigroup fait partie des grandes banques universelles ? qui exercent tous les métiers de la banque ? qui sont trop grosses pour faire faillite (« too big to fail »). Ses cons?urs Bank of America (BofA), JP Morgan Chase et Wells Fargo disposent de larges réseaux de banques de détail qui leur ont permis de compenser les pertes de leurs activités de marchés. Mais avec 2.200 milliards de dollars d'actifs, Citigroup pèse plus lourd que BofA (1.700 milliards de dollars d'actifs) qui s'affiche pourtant comme la première banque américaine de réseau. La taille de bilan de Citigroup est en partie due à ses activités de marchés, regroupées au sein de Salomon et Smith Barney, que son patron Vikram Pandit s'est engagé à ne pas céder. Depuis l'abolition du Glass-Steagall Act en 1998, permettant aux banques commerciales de se développer dans les activités de marchés, Citigroup n'avait cessé d'y pousser les feux. Sous la houlette de Charles Prince, la banque a compensé la faiblesse de son réseau aux États-Unis en se développant fortement sur les marchés financiers.L'État imposera à ses dirigeants des limites et des contraintes en termes de rémunérations.
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