Nissan lance à petits pas son label de luxe

Le pari était déjà osé. Mais, en plus, Nissan tombe au pire moment pour lancer en Europe son label de luxe Infiniti. Chute des marchés, accès au crédit difficile, malus de 2.600 euros pour presque tous ses modèles en France, mesures de plus en plus sévères en Europe sur les émissions de CO2 rendent la tâche ardue pour une marque inconnue, dont les quatre (gros) modèles sont mus par de puissants et voraces moteurs à essence de 320 à 390 chevaux, développés pour le marché américain. Pas vraiment dans l'air du temps. Quant aux prix, ils sont élitistes (42.000 à 75.000 euros), pour dégager des marges. Et aucun petit modèle n'est programmé. Infiniti, qui a vendu l'an passé plus de 120.000 unités outre-Atlantique et 7.100 en Russie et en Ukraine, démarre donc à petits pas chez nous.Après un concessionnaire à Paris, la firme inaugurera prochainement un point de vente à Rome. « Nous avons immatriculé 30 véhicules à ce jour en France. Nous visons les 200 sur l'année, avec une deuxième concession à Lyon dès octobre et une sur la Côte d'Azur fin 2009. Nous espérons plus que doubler les volumes l'an prochain », explique à « La Tribune » le directeur d'Infiniti Europe occidentale, Laurent Le Guilcher. Pour l'ensemble de cette région, il table sur « 3 à 4.000 véhicules en 2009 et deux fois plus en 2010 ». Lexus, la marque de prestige de Toyota, a pour sa part écoulé 29.300 véhicules l'an passé en Europe (hors Russie).L'arrivée, au printemps 2010, du moteur Diesel six cylindres Renault de 240 à 250 chevaux, devrait avoir un effet bénéfique sur les ventes de la marque, en réduisant consommations et rejets de CO2. Un hybride (thermique-électrique) est aussi attendu en 2010. Pour attirer le chaland, Infiniti mise également sur l'agrément de conduite, l'originalité esthétique, la qualité de finition ? très réussie comme nous avons pu le constater lors d'essais. Mais aussi sur le service. Infiniti vient ainsi chercher pendant trois ans le véhicule chez le client et jusque dans un rayon de 250 kilomètres, pour l'entretien. L'assistance couvre aussi les véhicules d'autres marques du client en cas de panne.Quels sont les acheteurs ? « Des architectes, des avocats, des consultants, des entrepreneurs, des gens de la communication, qui connaissent les véhicules pour les avoir vus aux États-Unis. Ils viennent à 60 % des marques allemandes de haut de gamme », assure Laurent Le Guilcher.
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