« La dette des États-Unis bénéficie d'un triple A résilient »

james leynse/reaPierre Cailleteau, responsable des notations souveraines chez Moody'sQuelles sont les prévisions de Moody's en ce qui concerne la dette des États-Unis??La dette fédérale des États-Unis devrait passer de 5.800 milliards de dollars en 2008 à 7.800 milliards en 2009 puis 9.000 milliards en 2010. La dette représenterait alors plus de 60 % du PIB, contre 40 % à la fin de l'année dernière. Nous avons des scénarios plus sévères encore, si une grande partie des interventions pour aider le système financier se soldent par une dégradation de la situation patrimoniale de l'État.Compte tenu de cette dégradation des finances publiques, le « triple-A » des États-Unis a-t-il encore une signification??Oui. Et nous nous attachons à expliquer notre analyse en toute transparence. La dégradation de l'environnement économique et financier engendre beaucoup d'incertitudes sur la qualité de la signature des États, même lorsque ceux-ci bénéficient de la meilleure note possible. C'est pourquoi nous avons jugé utile de détailler la façon dont nous attribuons un triple A, c'est-à-dire ce qui reste un sanctuaire pour les investisseurs en ces temps difficiles. Ceci nous a amené à faire une distinction entre les émetteurs de dette Aaa vulnérables, comme l'Irlande (dont la note est assortie d'une perspective négative) ou l'Espagne, et les autres, que nous qualifions soit de résistants comme la France et l'Allemagne, soit de résilients, comme les États-Unis et la Grande-Bretagne.Pourquoi avoir qualifié le triple A des États-Unis de « résilient »??Parce que, même si leur économie subit un choc extrêmement violent et qu'ils doivent faire face à une dégradation spectaculaire de leurs finances publiques, ils ont, selon nous, la capacité de régénérer leur modèle de croissance. Les marges d'ajustement des finances publiques ? augmenter les impôts, couper dans les dépenses ? seront significatives lorsque le gros de la tempête sera passé. Nous fondons notre jugement sur une extrapolation de données historiques. Mais aussi sur la capacité du pays à innover, à accroître la productivité, à développer des pôles d'excellence économique ou encore sur sa démographie. Dans cette optique, augmenter la dette apparaît comme la réponse appropriée à court terme qui permettra de préserver la capacité du pays à lever de l'impôt à moyen terme. Propos recueillis par S. R.L'économie américaine a la capacité de régénérer son modèle de croissance.

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