Des émissions obligataires publiques tous azimuts

Ce n'est pas demain, ou même après-demain, que la France rentrera dans les clous de Maastricht en matière de déficit public, qui vise à le limiter à 3 % du PIB. Cette année et l'an prochain, le déficit cumulé de l'État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales dépassera 7 % du PIB et Bercy admet désormais qu'il dépassera encore 5 % du PIB en 2012. Il faut dire que les besoins d'emprunt du secteur public face à la crise ont explosé et que tous les canaux sont sollicités. Le programme de financement de l'Agence France Trésor (AFT), en charge de la dette de l'État, atteindra cette année un montant de 155 milliards d'euros à moyen et à long terme, un record absolu, qui ne détonne cependant pas avec les programmes d'emprunts de ses homologues des autres grands pays d'Europe. Elle émet ses obligations assimilables du Trésor ? les OAT ? à destination des investisseurs français et internationaux sur les marchés financiers et propose également un montant relativement modeste d'obligations pour les particuliers.Mais il n'y a pas que le déficit public à financer. Il y a aussi celui de l'assurance chômage, pour laquelle l'Unedic s'apprêterait à solliciter le marché pour un emprunt dont le montant n'a pas été révélé. Et surtout celui de la Sécurité sociale. Pour financer la dette sociale, l'État a créé la Cades, la Caisse d'amortissement de la dette sociale, en 1996. Elle devait cesser son activité en 2009, mais devant l'explosion des dettes de la Sécu, elle a sans doute encore une longue vie devant elle et n'a jamais été autant sollicitée. La Cades émettra quelque 30 milliards d'euros de dette cette année, contre seulement 9 milliards en 2008. Cette forte augmentation vise à combler le creusement du trou de la Sécurité sociale, qui dépassera 20 milliards d'euros en 2009 et sans doute autant en 2010.emprunts en devisesEnfin, il faut compter avec la Sfef, la Société de financement de l'économie française, récemment créée, dont le programme d'émission explose et devrait atteindre 70 milliards d'euros en 2009. Contrairement à l'AFT, qui n'émet qu'en euros, ces deux derniers organismes sont friands d'emprunts en devises étrangères, la Cades préparant une émission en dollars. I. C.
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