Face à la grippe porcine, la planète en état d'alerte

C'est une véritable course de vitesse qu'ont engagée hier les autorités sanitaires mondiales, pour éviter que la grippe porcine ne se transforme en pandémie humaine, tout en essayant de ne pas créer de psychose planétaire. Deux objectifs qui paraissaient encore loin d'être gagnés hier soir, à en juger par l'extension inquiétante du virus hors du Mexique et par la montée des craintes. Foyer de l'épidémie, le Mexique demeure le pays le plus touché, avec 81 morts, dont 20 officiellement avérés, 1.324 malades ayant été mis sous surveillance médicale. Aux États-Unis, 12 nouveaux cas de grippe ont été confirmés (dont 8 étudiants à New York?), portant à 20 le nombre de malades. « Nous nous attendons à déceler davantage de cas de grippe porcine », prévenait hier le docteur Richard Besser, qui dirige les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).De leur côté, les autorités canadiennes ont révélé que 6 personnes, faisant notamment partie d'un groupe ayant récemment voyagé au Mexique, étaient touchés par le virus. Plusieurs autres pays, notamment la Nouvelle-Zélande, Israël et l'Espagne, ont déclaré des cas suspects. Une liste sur laquelle figure aussi la France, où 4 malades font l'objet d'analyses.Partout, les gouvernements multiplient les messages de vigilance. À commencer par l'Organisation mondiale de la santé, qui, après avoir mis en garde contre le « potentiel pandémique » du virus, admettait hier qu'il était « possible » que celui-ci devienne « beaucoup plus dangereux ». Les experts de l'organisation genevoise ont encore en tête les exemples dramatiques des pandémies du passé, qu'il s'agisse du Sras (épidémie de la pneumonie atypique) en 2003 (800 morts), de la grippe de Hong Kong (1968-1969, 2 millions de morts), de la grippe asiatique (1957-1958, 4 millions de morts), ou encore de la très meurtrière grippe espagnole de 1918 et 1919 (près de 40 millions de morts). Sur le pied de guerre, la centaine de responsables de l'OMS rassemblés dans une cellule stratégique à Genève traite en temps réel toutes les nouvelles informations sur le virus relayées par les gouvernements : demain, une réunion d'experts internationaux décidera s'il faut accroître le stade d'alerte pandémique, actuellement situé à 3 (sur une échelle de 1 à 6).« les gens ne sortent plus »En attendant, le sentiment de panique gagne du terrain, en particulier au Mexique. Un décret présidentiel pris samedi a durci les mesures de contrôle, pour éviter la propagation du virus : isolement des patients, annulation des réunions publiques, fermetures des bars de nuit, des discothèques, mais aussi des écoles et des universités de la capitale, des parcs ou de la Cour suprême? Hier matin, le maire de Mexico a expliqué que, sur une échelle de risques allant de 1 à 10, le niveau actuel dans la capitale atteignait 8. « Les rues sont désertes, les restaurants sont vides, les gens ne sortent plus de chez eux que pour faire leurs courses alimentaires : ils ont peur », témoignait hier pour « La Tribune » une employée de la mairie de Mexico.Aux États-Unis, la Maison-Blanche, avec un temps de retard, a fini par réagir, en décrétant hier l'état d'« urgence sanitaire ». Même mobilisation à Paris, où une cellule de crise a été mise en place. L'Asie, encore traumatisée par le Sras, a déclenché l'alerte face aux risques de grippe porcine. Partout, la planète se mobilise, avec l'espoir de limiter au maximum les conséquences sanitaires mais aussi économiques du virus.
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