Banques et « cajas » s'opposent face à la crise

Rivales acharnées sur le marché financier hispanique qu'elles contrôlent grosso modo à parts égales, banques et « cajas » divergent quant à la stratégie à suivre face à la crise. Et les dernières interventions publiques des présidents de leurs organismes représentatifs, Miguel Martín pour l'AEB (Association espagnole des banques) et Juan Ramón Quintás pour la CECA (Confédération Espagnole des Caisses d'Épargne), sont venues mettre en exergue ce différend.Certes, toutes deux sont d'accord sur un point : une restructuration du système financier espagnol est souhaitable, surtout après celles réalisées dans nombre de pays voisins à grand renfort de deniers publics. Mais Miguel Martín, le plus apaisant, ne croit pas qu'un tel recours aux contribuables soit nécessaire dans le cas espagnol. Le système bancaire, à ses yeux, reste sain, et les appuis ponctuels dont il peut avoir besoin doivent rester dans le giron du privé : soit, dans le meilleur des cas, par la voie d'une fusion entre entités, soit à travers le Fonds de garantie des dépôts (FGD), l'organisme alimenté par l'ensemble des établissements financiers, qui lui apportent chaque année un pourcentage déterminé de leurs dépôts. Le FGD dispose actuellement de quelque 7 milliards d'euros, une quantité que Martín juge suffisante.aides focaliséesLa position de Quintás, en revanche, est plus pessimiste. Selon lui, le gouvernement doit élaborer un plan global de réponse face à une possible « situation de catastrophe » qu'il ne considère certes pas comme la plus plausible? mais qu'il n'exclut guère. Quant aux aides attribuées au secteur, elles ne doivent pas être génériques, mais bien focalisées sur les entités faisant face aux problèmes les plus urgents. Le patron de la CECA sait que plusieurs « cajas » sont en situation de vulnérabilité, et que les appuis dont elles pourraient avoir besoin risquent de dépasser rapidement le cadre des ressources dont dispose le FGD. D'où la nécessité d'envisager si nécessaire le recours à l'État.Ces divergences reflètent en fait la situation distincte des banques et « cajas » : davantage exposées que les premières à un secteur immobilier en pleine déconfiture, les secondes font face à un taux de crédits douteux et impayés de 4,84 %, contre 3,45 % pour les banques. Quant au gouvernement, il se montre prudent face au débat : la nouvelle ministre de l'Économie, Elena Salgado manifeste certes sa préférence pour une réponse privée? mais n'en étudie pas moins la création prochaine d'un fonds de recapitalisation semblable à celui qu'appelle de ses v?ux la CECA, et qui pourrait avoisiner 30 à 40 milliards d'euros !Thierry Maliniak à Madridle gouvernement se montre prudent face au débat.
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