Grippe A  : toujours plus de questions que de réponses pour les laboratoires

harmacie« Nous mettons tout en ?uvre pour être prêts au plus vite, mais nous attendons les instructions des autorités. » Ces propos d'Albert Garcia, porte-parole du laboratoire Sanofi-Pasteur, résument l'attitude des laboratoires pharmaceutiques, deux mois après l'apparition de la grippe A (H1N1). Les craintes d'un retour en force du virus à l'automne dans les pays développés ? qui concentrent 70 % du marché pharmaceutique mondial ? y sont pour beaucoup. « On peut penser que 50 % de la population française sera touchée par la pandémie », a confirmé hier Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations (CTV) chargé de délivrer des recommandations pour les nouveaux produits.De là à y voir un blanc-seing pour les laboratoires, il y a un pas? que les experts se gardent bien de franchir. « Le vaccin pandémique sera évalué comme les autres vaccins au moment de son arrivée sur le marché français, en déterminant son rapport bénéfice/risque », a souligné Daniel Floret. virulence modéréeAutrement dit, si la pandémie reste de virulence modérée ? comme c'est le cas aujourd'hui, avec 0,4 % de taux de mortalité en moyenne ? les autorités de santé ne rendront pas obligatoire la vaccination, estime l'expert. Conséquence : sur le papier, rien n'assure aujourd'hui que le ou les vaccins produits seront utilisés massivement. Comment réagiront alors les laboratoires ? Pour l'heure, les industriels, qui voient l'arrivée d'un vaccin au plus tôt pour septembre, assurent qu'ils sont capables de s'adapter. « Nous fabriquons habituellement en « vrac » les stocks de vaccins pandémiques dédiés aux gouvernements, ce qui permet de les conserver plus longtemps que les douze mois de péremption des lots commerciaux classiques », détaille Albert Garcia. Sanofi-Pasteur, leader mondial des vaccins avec 22 % du marché, a débuté la production de lots cliniques « cette semaine », précise le porte-parole. Reste une incertitude de taille pour les labos : choisir de produire un vaccin pandémique plutôt que de se consacrer au vaccin grippal saisonnier à destination de l'hémisphère Sud, qui occupe habituellement les usines à cette période. « C'est l'OMS qui décidera en septembre au vu de l'évolution globale de la pandémie », indique Véronique Ameye, présidente du comité vaccins du Leem. AUDREY TONNELIERLire aussi page 31
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.