Elle passe trois semaines avec son mari et leurs dix enfants...

La tribu seule au mondeToute l'année, elle sort, reçoit, court de réceptions en cocktails. PDG des parfums Annick Goutal, épouse de Jean-Pierre Jouyet, le président de l'AMF, Brigitte Taittinger mène une vie sociale parisienne trépidante. Alors l'été, elle privilégie avec son époux leur tribu recomposée de dix enfants. C'est sacré. Une coupure essentielle et salvatrice. Une occasion sans pareille de faire « tout ce qu'on ne fait pas durant l'année », de se « recentrer sur le c?ur de la vie » et surtout de « remettre les pendules à l'heure ». Plutôt essentiel quand on gère une bande de joyeux lurons entre 10 et 28 ans. En bon esprit républicain, la famille fonctionne comme une démocratie. À l'unanimité, il a donc été décidé qu'il n'y aurait pas de maison de famille. C'est dans une location située à chaque fois dans un lieu différent ? le nord de Majorque cet été ? qu'elle se réunit les quinze premiers jours du mois d'août. Non sans sacrifier à certains rituels plutôt drôles et sympas. Comme le relais natation quotidien à l'heure du déjeuner. Ou le « forum musical » au bord de la piscine : à tour de rôle, chacun fait écouter aux autres ses chansons préférées, de préférence à fond, et le groupe commente? sans pour autant censurer. Ainsi Anna, la petite dernière, fera découvrir à son papa le chanteur Raphaël. Les enfants devront, eux, écouter religieusement Offenbach qu'affectionne particulièrement Jean-Pierre Jouyet. Il y a aussi la séquence cinéma du soir. Chacun emporte dans ses bagages cinq ou six DVD à visionner tous ensemble. Enfin une « foire aux livres » bat son plein pendant le séjour. Grand amateur de littérature, Jean-Pierre Jouyet prévoit la bibliothèque idéale selon les âges et les goûts de chacun, sachant que là aussi le partage sera de rigueur. « On se passe les livres et on commente, souligne Brigitte Taittinger. En fait, pendant quinze jours, on vit en tribu. On ne sort pas, on ne voit personne de l'extérieur. » Son haut fonctionnaire de mari joue le jeu : il ne touche pas un document de travail, n'écrit pas une seule ligne de rapport. Seule entorse l'an passé, où secrétaire d'État aux Affaires européennes, il a dû gérer la crise géorgienne en plein mois d'août. « Nous jetons juste un ?il sur les infos via Internet. Mais le drame c'est le mail. Comme j'assure aussi désormais les fonctions opérationnelles, je dois rester vigilante. Je fais donc la part entre l'urgent et l'accessoire sans jamais être esclave du BlackBerry et n'interviens que lorsque c'est important », admet la PDG qui sait respecter son besoin de se ressourcer envers et contre tout.La troisième semaine du mois d'août est, elle aussi, familiale et rituelle et se déroule à l'hôtel La Cala di Sole à Ajaccio sur la route des Sanguinaires? depuis quarante-trois ans ! Là, les parents de Brigitte réunissent le clan au grand complet sous la vigilance de Claude, le patriarche. Le dîner est à 20 heures précises et toutes les générations mettent un point d'honneur à être à l'heure. Les ados ne zappent pas non plus le petit déjeuner étant entendu que « la journée appartient à ceux qui se lèvent tôt » mais sachant qu'il ne sera pas interdit d'aller se recoucher? en douce. Pour Brigitte Taittinger, l'été est une période résolument heureuse : « Je ne me prends pas la tête et je ne vois que des gens que j'aime. Avec les enfants, c'est formidable car cela me change des sujets abordés durant l'année. Je prends un coup de jeune et recharge mes batteries pour affronter la rentrée. » Le 23 août, c'est forte des rires et des chants de sa tribu qu'elle reprendra le collier. n patron en vacances/BRIGITTE TAITTINGER
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