Confusion autour de l'agenda social

Entre la finalisation des accords conclus en décembre et janvier, les annonces du chef de l'État et les propositions d'ouverture de nouvelles négociations, les partenaires sociaux ont bien du mal à s'y retrouver. En début d'année, tous se félicitaient d'avoir bouclé des discussions importantes sur l'assurance chômage, la formation professionnelle ou la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Mais depuis, la plus grande confusion règne. Conclu en novembre 2008, le texte sur la GPEC est toujours ouvert à la signature. La convention d'assurance chômage est en attente d'agrément par le gouvernement qui, prudent, a prolongé la précédente jusqu'au 30 avril.Quant au projet d'accord sur la formation professionnelle, plus personne ne comprend très bien comment il s'articule avec les annonces récentes du président de la République. Le texte, finalisé le 7 janvier, prévoit en effet la création d'un fonds de sécurisation des parcours professionnels, destiné à former les chômeurs et les salariés les moins qualifiés. Seul problème, lors du sommet social du 18 février, le chef de l'État a approuvé la naissance d'un fonds d'investissement social « pour coordonner les efforts en faveur de l'emploi et de la formation professionnelle » qui semble remplir le même usage. « On ne sait plus trop où on en est avec ces fonds », regrette Maryse Dumas, de la CGT. Tous les syndicats espèrent que l'intervention de Nicolas Sarkozy mardi sur la formation permettra d'y voir plus clair?prudence des syndicatsCes imbroglios ne sont pas résolus, mais déjà les partenaires sociaux sont sollicités pour ouvrir de nouvelles négociations. Par courrier, Laurence Parisot a proposé récemment aux syndicats des délibérations sociales sur le paritarisme et la modernisation du marché du travail. De son côté, Brice Hortefeux leur a suggéré d'inscrire à l'agenda social 2009 des discussions sur le dialogue social dans les TPE, la gouvernance des entreprises ou l'égalité professionnelle hommes-femmes. Des thèmes peu en phase avec les desiderata des syndicats, dans le cadre de leur bras de fer avec le gouvernement sur le traitement social de la crise. Le partage des profits, par exemple, n'y figure pas. Même s'ils ne peuvent opposer un refus formel, certains syndicats jugent donc urgent d'attendre avant de s'asseoir une nouvelle fois autour d'une table de négociations. Agnès Laurent
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