Shinsei et Aozora négocient une fusion

Deux faibles peuvent-ils faire un fort ? Les deux banques japonaises Shinsei et Aozora, en difficultés financières, négocient actuellement une fusion, selon la presse japonaise. L'intégration des deux entités (les revenus de Shinsei sont 10 fois plus importants que ceux d'Aozora) donnerait naissance à la sixième banque de l'archipel par ses actifs. Selon le quotidien « Nikkei », les deux directions ont déjà prévu de fusionner leurs opérations à l'été 2010.« Pour former quel type d'établissement ? » s'interrogent les financiers à Tokyo. Shinsei et Aozora sont deux banques de taille moyenne de l'archipel, contrôlées par des fonds américains. Nées sur les décombres d'établissements en faillite, ces belles étrangères se fixaient pour objectif de révolutionner le secteur de la banque nippone en apprenant leur métier à leurs homologues japonais. La gestion du risque, la banque en ligne n'avaient pas de secret pour elles, disaient-elles.Gillian Tett, une des plus célèbres éditorialistes du « Financial Times », avait consacré à Shinsei un best-seller élogieux, intitulé « Sauver le soleil » (levant). Leur introduction en Bourse fut un succès. Mais les deux banques n'ont jamais percé, les Japonais préférant toujours leurs établissements locaux. Pire : elles ont commis les mêmes erreurs d'investissements : prêts hypothécaires américains, immobilier japonais, crédit à la consommation. Leurs cours de Bourse se sont effondrés. Leurs résultats respectifs, attendus à la mi-mai, devraient être calamiteux.Pourquoi une fusion dans de telles conditions ? Le gouvernement détient 24 % du capital de Shinsei en actions ordinaires et des actions privilégiées dans Aozora après des injections massives de fonds publics dans les deux banques en 2000. Contrairement aux autres banques de taille comparable, Shinsei et Aozora n'ont toujours pas remboursé leur dette à l'État. Le gouvernement espère les combiner en un établissement de taille respectable, capable de concurrencer les mégabanques traditionnelles. Sans convaincre : « Même si les deux banques fusionnent, il n'est pas certain que la nouvelle banque sera compétitive », estime dans un récent rapport l'analyste Keisuke Moriyama, de Nomura. Régis Arnaud, à Tokyole mariage donnerait naissance à la sixième banque de l'archipel.
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