British Telecom adapte sa stratégie à la baisse des budgets des entreprises

TélécomsL'année s'annonce difficile pour BT, l'ex-British Telecom. « La situation en 2009 restera sous pression : des études montrent que 68 % des directeurs informatiques estiment que baisser le coût de leur infrastructure technologique est une priorit頻, explique à « La Tribune » Luis Alvarez, directeur Europe, Afrique, Moyen-Orient et Amérique latine de l'opérateur britannique de télécoms. Il prédit des dépenses mondiales plates dans ce secteur. Son objectif est de « faire mieux que le march頻, de faire mieux que zéro?BT, qui fournit des services de télécommunications pour entreprises hors de Grande-Bretagne, se retrouve en première ligne face aux multinationales qui cherchent à réduire leurs coûts. « La pression est énorme », reconnaît Luis Alvarez. Dans ces circonstances, BT a lancé lui-même en mai un grand plan d'économies de 1 milliard de livres (1,1 milliard d'euros), réduisant sa masse salariale, ses investissements et la plupart de ses coûts fixes. En particulier, 15.000 emplois, soit 10 % de la main-d'?uvre, vont être supprimés. Au passage, il s'agit d'une remise en cause de la stratégie de croissance menée par Ben Verwaayen, l'ancien directeur général de BT, qui a quitté le groupe en juin 2008 pour prendre la tête en septembre d'Alcatel-Lucent. « C'était la bonne stratégie, mais son exécution, en termes de cash et de profitabilité, a laissé à désirer », assène Luis Alvarez. Lors des résultats annuels présentés en mai, ces lacunes se sont traduites par des provisions de 1,3 milliard de livres (1,5 milliard d'euros), passées sur quelques grands contrats dont les coûts avaient été largement sous-estimés.application immédiateDeux mois après l'annonce du plan d'économies, la branche internationale de BT, qui réalise un chiffre d'affaires de plus de 4,7 milliards d'euros, a commencé à changer son fonctionnement. Les priorités ne sont plus les mêmes : « Nous nous concentrons sur la profitabilité pour nos nouveaux contrats. Désormais, le cash est roi. » Dès novembre, Luis Alvarez a passé en revue l'ensemble des contrats, mettant sous surveillance les entreprises les plus fragiles. « Cela permet de supprimer un contrat au bout de deux ou trois mois si nous ne sommes pas payés. De plus, des économies sont recherchées au niveau de la sous-traitance. Les commandes de matériel ne sont passées qu'une fois qu'un contrat est signé, pour ne plus jamais se retrouver avec du matériel inutile sur les bras. Le prix des connexions avec les opérateurs téléphoniques des différents marchés où BT est présent a systématiquement été passé au peigne fin. Des efforts ont aussi été faits pour réduire les frais des employés de BT : Luis Alvarez ne se déplace plus qu'en classe économie (à l'exception des voyages sur l'Amérique latine), et il multiplie les vidéoconférences, même pour des entretiens commerciaux, à condition qu'il connaisse déjà le client.La crise mondiale le pousse à proposer des solutions aux clients pour réduire leurs coûts. Luis Alvarez cite l'exemple d'une banque de données « virtuelle » que BT vient de lancer, qui permet aux clients de sauvegarder leurs données sans avoir à investir dans les machines nécessaires au stockage. Car le service télécoms se rapproche du service informatique. C'est le principe de l'informatique dans les nuages (« cloud computing »). Autre exemple : il peut fournir des experts en sécurité informatique, pour ceux qui ne veulent plus le faire en interne. « La crise nous offre des opportunités », estime Luis Alvarez. Il ajoute, optimiste : « Nos efforts vont commencer à payer dès ce trimestre (juillet à septembre) », assure Luis Alvarez. Les résultats du deuxième trimestre, attendus ce jeudi 30 juillet, devraient donner une première indication. Éric Albert, à Londre
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