Les PME sont les plus touchées

Dépôts de bilan, mises en redressement judiciaire, liquidations... Depuis trois mois, les entreprises, au premier rang desquelles les PME et les TPE, sont frappées par la contagion aussi insidieuse qu'inéluctable de la crise financière. Selon une étude réalisée par la société Altares, les faillites d'entreprises en France ont augmenté de 17,2 % au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent avec 11.407 procédures. Sur neuf mois, elle s'élèvent au total à 40.220. Le cap des 53.000 défaillances sera sans doute atteint fin 2008, laisse prévoir cette étude.De fait, les plans sociaux prévisibles, annoncés ou en cours, se multiplient dans toutes les régions. Ils ne font pas tous la une des journaux, sinon parfois dans la presse locale. Plus inquiétant, ce ne sont plus les entreprises les plus petites ou les plus jeunes qui sont seules touchées. En cause, le resserrement des robinets du crédit tout d'abord. En effet, les banques sont plus hésitantes à prêter de l'argent au moment où, précisément, les PME en ont le plus besoin.Parallèlement, les délais de paiement des clients s'allongent tandis que la concurrence resserre les marges. D'où la mobilisation dans les CCI, les unes tentant de rapprocher banquiers et chefs d'entreprise, les autres mettant en place des cellules de crise pour aider les PME à bénéficier des dispositifs d'aide et d'appui mis en ?uvre par le gouvernement. Un gouvernement qui, par exemple, a demandé à l'Urssaf et au fisc plus de compréhension dans les délais de recouvrement des cotisations fiscales et sociales. Ou qui a décidé de mettre 22 milliards d'euros, via Oseo (www.oseo.fr), à la disposition des PME, afin de soulager leurs problèmes de trésorerie ou qu'elles puissent continuer à investir.Si, comme dans toute crise, s'il est clair que les entreprises les plus fragiles, celles qui sont en difficulté depuis des mois voire des années, ne pourront échapper au dépôt de bilan, il est essentiel que les autres, l'immense majorité, puissent traverser les turbulences sans trop de dégâts ou sans trop d'entraves à leur développement. Les experts et les pouvoirs publics le savent : c'est dans les PME que se jouera le sort de la nouvelle bataille pour l'emploi qui s'est engagée.Selon une récente étude d'Oseo, « les PME constituent le socle à partir duquel notre économie se développe. Elles forment un tissu économique de proximité irremplaçable, qui met les Français en contact quotidien avec le monde de l'entreprise. Elles sont un élément essentiel de l'attractivité de la France et représentent plus de 40 % de la valeur ajoutée produite chaque année par notre économie. Les PME fournissent à la France son principal vivier d'emplois ». Et l'étude publiée par la collection « Regards sur les PME » de préciser : au cours de ces vingt dernières années, 2,3 millions de nouveaux emplois ont été créés dans les PME sur un total de 2,8 millions ; les effectifs dans les PME ont progressé de 35 % alors que la population active française était en hausse de seulement 10 % ; 55 % des personnes actives du secteur privé travaillent dans les PME.Il reste que, pour que les entreprises maintiennent leur activité et leurs investissements, elles doivent avoir des perspectives sérieuses pour pouvoir vendre. Sinon, tous les milliards d'euros mis à leur disposition ne serviront pas à grand-chose. On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif. Jean-Louis Alcaïde
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