La campagne de Delanoë s'est ensablée

Bertrand Delanoë est toujours à la recherche de la formule magique lui permettant de réconcilier son statut de favori des sondages avec la réalité du terrain et le manque de dynamique de sa campagne. Les « pointages » internes au Parti socialiste laissent présager pour le 6 novembre une arrivée « dans un mouchoir de poche » pour les motions Delanoë et Royal, Martine Aubry semblant pouvoir jouer les trouble-fête. L'heure est donc à la mobilisation du côté du maire de Paris. Lionel Jospin est monté en première ligne, en réclamant une nouvelle fois la constitution d'un axe Delanoë-Aubry. Une intervention qui ne doit rien au hasard et vise évidemment à contrer Ségolène Royal, bête noire de l'ancien Premier ministre. Mais, dans l'attente du scrutin militant, le PS ressemble de plus en plus à un gigantesque jeu de mikado et celui qui s'aventurerait à bouleverser des alliances déjà péniblement constituées prendrait le risque d'un effondrement général. Un accord entre le maire de Paris et la maire de Lille serait par exemple combattu chez Delanoë par les partisans de François Hollande, qui continuent de plaider pour un rassemblement plus large et sans exclusive, et chez Aubry par Laurent Fabius et ses troupes, hostiles à tout rapprochement avec Lionel Jospin. Les fantômes du congrès de Rennes ne sont jamais loin. Laurent Fabius a d'ailleurs plaidé dimanche pour une alliance entre Martine Aubry et Benoît Hamon, le leader de l'aile gauche du PS, qui a le vent en poupe dans le contexte de la crise économique. motions hétéroclitesPour François Hollande, « les motions ne sont plus homogènes ». Nombre de responsables engagés sur l'un ou l'autre texte s'apprêtent en effet à changer leur fusil d'épaule dès que sera connu l'ordre d'arrivée du tiercé Aubry-Delanoë-Royal. Les derniers jours de campagne promettent donc d'être plutôt âpres. Bertrand Delanoë est décidé à ne rien renier, même pas le mot de « libéral » qu'il avait accolé à son étiquette de socialiste l'été dernier. Autre thèse que Bertrand Delanoë entend désormais développer : il est le seul à revendiquer le leadership pour lequel ni Martine Aubry ni Ségolène Royal ne se sont officiellement déclarées. Ségolène Royal, un temps piégée par l'extrême lenteur du calendrier arrêté pour la succession de François Hollande, s'est aussitôt amusée à démonter cet argument en rappelant que le choix du premier secrétaire n'interviendrait qu'après le choix sur les motions. HÉLÈNE FONTANAUD
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