Le Fonds monétaire international multiplie les plans de sauvetage

C'est le grand retour du Fonds monétaire international. Lorsque Dominique Strauss Kahn a pris les rênes de l'institution il y a tout juste un an, le FMI traversait une grave crise d'identité. Faute de nouveaux clients ? l'encours de ses crédits est passé de 80,5 milliards d'euros en 1998 à 10,5 milliards en 2007 ?, la légitimité même de l'organisation semblait remise en cause. À tort. Le FMI multiplie aujourd'hui les plans de sauvetage. L'Islande a bénéficié d'un prêt de 2,1 milliards de dollars vendredi. Le FMI et l'Ukraine se sont accordés dimanche sur un prêt de 16,5 milliards de dollars. Et la Hongrie a obtenu le même jour un engagement du Fonds sur une « aide financière substantielle ». un client idéalCréé en 1944 à Bretton Woods pour éviter que ne se répètent les erreurs ayant conduit à la Grande Dépression des années 1930, le FMI fonctionne comme une tontine sur laquelle peuvent tirer les pays confrontés à des problèmes de financement extérieurs afin d'éviter une crise de change. Avec la libéralisation des mouvements de capitaux, les brusques retraits de capitaux sont en effet devenus une source supplémentaire de volatilité. L'Ukraine, qui affiche un déficit de sa balance extérieure équivalent à 7,2 points de PIB, et qui est confrontée à un effondrement des prix de l'acier dont elle est un gros exportateur, constitue un client idéal pour l'organisation de Washington. Le prêt proposé prendra la forme d'un accord de confirmation (« stand by arrangement ») de vingt-quatre mois, l'équivalent de « 800 % du quota de l'Ukraine au FMI », a indiqué Dominique Strauss-Kahn. Le montant du prêt que le FMI s'apprête à accorder à la Hongrie ? son déficit extérieur atteint 5,5 points de PIB ? n'a pas encore été divulgué. Mais un soutien de 10 milliards d'euros serait « rassurant pour les marchés car cela permettrait à la Hongrie de rembourser ses dettes en devises pendant un an », estime Gyorgy Barcza, chef économiste de la banque K&H. D'autres pays sont déjà en négociation avec le FMI comme le Pakistan ou la Biélorussie. Mais les candidats à un plan de soutien ne manquent pas, notamment en Europe centrale et orientale où dix années de forte croissance ont creusé les déficits extérieurs. Ils atteignent 24 points de PIB en Bulgarie, 13 points en Roumanie, 18 points en Serbie, 15 points en Lettonie et en Lituanie, 10 points en Estonie? Autant de pays qui ont bénéficié d'entrées massives de capitaux. Mais le courant se tarit. « Le FMI a plus de 200 milliards de dollars de fonds prêtables et peut compter sur des ressources supplémentaires à travers deux accords d'emprunt avec des groupes d'États membres du FMI », indique le FMI. En attendant, les perspectives se sont encore assombries hier dans la région, avec l'abaissement par Standard & Poor's des notes concernant les pays Baltes (Lettonie et Lituanie), la Roumanie et la Pologne. rimer
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