Madame Propre en campagne en Israël

Tzipi Livni a apparemment fait le bon calcul politique. Elle a choisi d'aller à des élections anticipées plutôt que de céder au « chantage » des partis politiques religieux ou représentant les retraités qui exigeaient des rallonges des dépenses sociales dont le montant « exorbitant » aurait creusé un abîme dans le budget. « J'ai refusé d'hypothéquer le pays comme prix à payer pour former un gouvernement », a lancé la ministre des Affaires étrangères chargée de former un gouvernement après l'annonce de la démission d'Ehoud Olmert impliqué dans des affaires de corruption. À la tête de Kadima, un parti centriste, elle a ainsi renforcé son image de « Mme Propre » de la politique israélienne. Une tactique payante. Selon les sondages rendus publics hier, elle a rattrapé son retard et même devancé Benyamin Nétanyahou, le chef de l'opposition de droite et ancien Premier ministre, pour les prochaines législatives, prévues fin janvier. Sur le front économique, en revanche, ces mois d'incertitude tombent au plus mal. Jusqu'à présent, Israël a réussi tant bien que mal à résister à la crise mondiale. La Bourse de Tel-Aviv a chuté comme les autres marchés. Mais les banques locales peu touchées par la contamination des actifs toxiques en provenance du secteur immobilier américain ont tenu le coup. Pour l'avenir, le patronat et le Trésor sont plus pessimistes. Ils redoutent une paralysie de toutes les réformes et un gel des investissements publics. D'ores et déjà, l'activité économique connaît un brusque ralentissement. La croissance devrait atteindre 4,5 % cette année, un taux que bien des pays pourraient envier. Mais l'an prochain, la Banque d'Israël ne table plus que sur 2,7 %, un résultat très moyen pour l'État hébreu, qui a connu six années consécutives de croissance. À titre d'expédient, Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque d'Israël, s'apprête à réduire une nouvelle fois d'un quart de point le taux de base afin de le ramener à 3,5 % pour tenter de stimuler l'activité économique. PASCAL LACORIE, à jérusalem
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