Les pétroliers revoient à la baisse leurs projets

Marie-Caroline LopezLes compagnies pétrolières n'auront pas tardé à tirer les conséquences du baril à 50 dollars. Après deux années de flambée des investissements dans l'exploration et la production de pétrole dans le monde, 2009 verra une « stabilisation » de leurs dépenses en la matière, selon l'étude annuelle de l'Institut français du pétrole (IFP) parue hier. De même, les investissements dans le raffinage seront « stables, voire en légère baisse ». « Et nos chiffres datent un peu », s'excuse Olivier Appert, président de l'IFP. « Chaque semaine qui passe voit un certain nombre de projets reportés, redimensionnés ou abandonnés », ajoute-t-il.Pour autant, l'IFP se veut rassurant sur les conséquences de ces coupes sur les futures capacités de production. « Près de 80 % des fortes hausses de ces deux dernières années provenaient de la flambée des coûts de production », précise Olivier Appert. « Et ces coûts devraient commencer à baisser mi-2009 », annonce-t-il. D'une part, pour suivre la décroissance de certaines matières premières comme l'acier. D'autre part, sous la pression des compagnies pétrolières qui tentent de reprendre la main dans les négociations de contrats de services. « Certains appels d'offres ont été relancés à trois reprises pour tirer sur les prix », confirme Dominique Michel, président du Groupement français des entreprises parapétrolières (Gep). Si les forages onshore doivent poursuivre leur tendance baissière avec un recul de 10 % en 2009, tiré par la chute des forages en Amérique du Nord, les forages offshore (plus de trois fois supérieurs en valeur) devraient progresser de 10 % en 2009, contre un bond de 25 % en 2008. « Menés principalement par les majors, ces projets coûteux, notamment dans les eaux profondes, ne devraient pas être impactés par des problèmes de financement », précise l'IFP. Si les projets sont souvent décalés de six mois à un an en cas de baisse du prix du baril, « les compagnies pétrolières internationales ne peuvent pas annuler leurs projets de production, sous peine de mettre en péril leur accès au pétrole, le pays hôte pouvant alors changer d'opérateur », indique Nathalie Alazard-Toux, de l'IFP.problèmes de financementDans le raffinage, le ralentissement de la demande et la baisse de marge attendue en 2009 vont peser sur les investissements, prédit l'Institut français du pétrole. Les projets en phase d'ingénierie et de conception devraient être retardés ou annulés en grande majorité. « Les sociétés non intégrées pourraient rencontrer des problèmes de financement », souligne l'étude. « En France, la plupart des projets de modification ou d'entretien prévus en 2009 dans les raffineries sont annulés », souligne Dominique Michel. À l'horizon 2013, l'IFP table sur un léger déficit des capacités mondiales de raffinage.« Malgré la crise, les fondamentaux du marché du pétrole (forte demande des pays émergents, nécessité d'investissements considérables et pays producteurs risqués) ne changent pas », conclut Olivier Appert. Il se prononce pour un prix d'équilibre du baril entre 54 et 68 dollars, en actualisant la fourchette de fluctuation établie par l'Opep en 2000.les compagnies internationales ne peuvent pas annuler leurs projets de production.
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