Sarkozy s'affiche sur le logement

Alors que l'immobilier neuf s'effondre et que la Fédération française du bâtiment redoute en conséquence la perte de 25.000 à 30.000 emplois en 2009, Nicolas Sarkozy cherche à montrer qu'il est actif sur le terrain du logement. Lui qui avait fait de l'accession à la propriété une promesse de campagne, se rend aujourd'hui à Meaux (Seine-et-Marne), sur un chantier du promoteur immobilier Kaufman & Broad, pour s'exprimer sur « la mise en ?uvre de la politique de soutien au logement » et, en particulier, sur l'opération 30.000 logements, annoncée le 1er octobre. Il s'agit du rachat à prix décoté par des organismes HLM de 30.000 logements privés mis en vente sur plan par les promoteurs, mais dont les travaux n'ont pas été lancés faute d'acquéreurs. Soutenir la construction de logements est une manière de préserver l'emploi dans le bâtiment, la production d'un logement nécessitant près de deux salariés. Du côté du ministère du Logement, on estime que le rachat de 20.000 logements sera atteint fin décembre, sachant que la négociation entre bailleurs sociaux et promoteurs a débuté il y a quinze jours. De fait, 150 promoteurs (dont une douzaine sont de dimension nationale, les autres étant des promoteurs locaux ou régionaux) ont répondu à l'appel d'offres de la Société nationale immobilière (SNI), la filiale logement social de la Caisse des dépôts. « Nous avons reçu des propositions pour 1.000 programmes qui représentent 62.500 logements, dont 43.200 correspondent à nos critères de sélection (localisation, typologie d'appartements, développement durable), précise André Yché, président du directoire de la SNI. Cette semaine, nous espérons atteindre un objectif d'acquisition de 5.000 logements [la SNI s'étant engagée sur 10.000, Ndlr] ». La moitié sera convertie en logements sociaux, l'autre moitié deviendra des logements proposés en location avec des loyers libres. De son côté, Pierre Quercy, délégué général de l'Union sociale pour l'habitat, indique que les unions régionales de HLM mènent des négociations sur 18.000 logements, sachant qu'elles sont disposées à en acheter 34.000, sous réserve des prix proposés.Tout l'enjeu est là. Une passe d'armes a d'ailleurs eu lieu entre la SNI, qui a indiqué son intention d'acquérir les logements avec une décote de 35 %, et la Fédération des promoteurs constructeurs qui s'est offusquée d'une telle décote au motif qu'elle pourrait déboucher sur « une production à perte » qui « affaiblirait le secteur ». « Notre objectif est de répondre aux besoins en matière de logement locatif et de soutenir le BTP et non les promoteurs », rétorque André Yché. Les bailleurs sociaux ont intérêt à tirer les prix. De leur côté, les promoteurs cherchent légitimement à préserver leurs marges, mais n'ont de toute évidence pas toujours le choix, sans quoi ils n'auraient pas aussi massivement répondu à l'appel.
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