L'affaire Langbar ternit l'image de l'AIM

La police espagnole a lancé un vaste coup de filet, arrêtant six personnes dans le cadre d'une affaire de fraude de 370 millions de livres (400 millions d'euros) à la Bourse AIM de Londres entre 2003 et 2005. Les arrestations, réalisées la semaine dernière mais révélées hier, concernent cinq Espagnols et un Argentin, âgés de 56 à 76 ans.L'affaire concerne Langbar, une société cotée à l'AIM, la Bourse londonienne des petites entreprises, qui affirmait réaliser des investissements dans des entreprises d'eau et d'électricité. Mais il s'agissait en fait d'une coquille vide, sans aucun actif, basée aux Bermudes. Pendant deux ans, entre 2003 et 2005, l'entreprise a pourtant publié des avis financiers enregistrés auprès de la Bourse, et a publié des publicités dans la presse professionnelle, affirmant avoir réalisé plusieurs investissements. Alléchés, de nombreux petits actionnaires ont acheté des actions Langbar (qui s'appelait alors Crown Corporation), portant la capitalisation de l'entreprise à près de 70 millions de livres. Mais la fraude a éclaté fin 2005. L'entreprise affirmait qu'elle possédait 370 millions de livres sur des comptes d'ABN-Amro et de Banco do Brazil. De fausses réunions au Brésil ont même été mises en place par la direction. tournant de l'enquêteMais, le 25 novembre 2005, l'entreprise a été obligée d'annoncer qu'elle n'avait pas cet argent.Le Serious Fraud Office (SFO), le bureau des enquêtes financières britanniques, a alors ouvert une enquête, qui semble avoir atteint un tournant hier. Le principal suspect ferait partie des six personnes arrêtées.L'affaire jette un jour cru sur les pratiques de l'AIM. Le marché a longtemps mis en avant ses règles légères, qui permettent aux entreprises d'être cotées à moindre frais. Mais le fait qu'une coquille vide ait pu s'introduire sur ce marché ne manquera pas de nourrir les critiques des détracteurs de l'AIM. Éric Albert, à Londre
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