Des actionnaires salariés lésés

Si l'affaire des stock-options a tant choqué les salariés, c'est parce que ces derniers ont vu fondre leur capital investi en actions Société Généralecute; Générale. Grâce aux augmentations de capital réservées dont ils bénéficient chaque année, ils sont en effet aujourd'hui le premier actionnaire de la banque avec 7,1 % du capital et surtout 10,9 % des droits de vote. Chaque année, ils sont incités à remettre au pot, grâce à des décotes attractives. Ceux qui ont peu de moyens se voient même proposer par la banque des prêts avantageux pour acheter de nouvelles actions. Les plus zélés n'hésitaient pas à réinvestir les plus-values réalisées, notamment lorsque, après cinq années de détention, ils avaient enfin le droit de les céder. Et pour cause, depuis la privatisation en 1987 et pendant vingt ans, le cours n'avait cessé de grimper, pour atteindre 140 euros en 2007.Un fleuve d'argentDe quoi motiver les plus sceptiques. « Depuis dix ou vingt ans, beaucoup sont devenus aisés, voire riches », explique un bon connaisseur de la banque. « On avait coutume de dire que la Société Généralecute; Générale était un fleuve d'argent », ajoute un salarié qui, comme 95 % de ses collègues français, figure parmi les actionnaires. Mais, avec la crise, le cours de l'action a dégringolé. Il cote autour de 35 euros aujourd'hui. La majorité des salariés ont vu leur capital fondre comme neige au soleil. « C'est choquant de voir les dirigeants s'attribuer des stock-options alors que le cours est au plus bas et que les salariés ont perdu beaucoup d'argent », explique un syndicaliste. Les huit dernières augmentations de capital depuis 2003 ont été souscrites à des cours supérieurs à celui auquel le titre est coté aujourd'hui. Un vrai crève-c?ur pour les 75.000 actionnaires salariés qui, en moyenne, disposaient en 2007 d'un capital investi en actions Société Généralecute; Générale représentant? 77.000 euros, soit environ deux ans de salaire. M. P.
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