Des négociations d'adhésion peu fructueuses

« L'objectif commun est l'adhésion »  Telle était la conclusions du sommet européen de décembre 2004, donnant le feu vert au lancement des négociations avec la Turquie. Un engagement sur lequel s'appuie Ankara aujourd'hui pour réclamer une adhésion pleine et refuser la proposition française d'un « partenariat privilégi頻. « On ne peut pas changer les règles du jeu en plein match, c'est ridicule ! », s'est insurgé le Premier ministre turc, Recep Tayib Erdogan. Pourtant, rappelle un proche du gouvernement français, le même document spécifiait que « ces négociations sont un processus ouvert dont l'issue ne peut pas être garantie à l'avance. »En 2007, Nicolas Sarkozy annonçait durant la campagne présidentielle son intention de stopper net les négociations. Mais une fois élu, le nouveau président français a mis de l'eau dans son vin et ?uvré dans le sens d'une réorientation en douceur des discussions. Il a ainsi obtenu que le terme de « négociations » soit remplacé par celui de « conférences intergouvernementales » dans un texte des Vingt-Sept et que celui d'« adhésion » n'apparaisse plus du tout. Une concession faite par les pays pro-Turquie comme le Royaume-Uni et la Suède en échange de l'accord de la France sur la poursuite des pourparlers.Depuis, les discussions se poursuivent à un rythme très lent : sur les 35 chapitres de négociations, nécessitant l'unanimité des pays européens, seuls 10 ont été ouverts et un bouclé. Sous la présidence française, Nicolas Sarkozy a accepté l'ouverture de deux nouveaux chapitres. Mais la France en bloque toujours 5, jugés trop sensibles. Une position également partagée par l'Allemagne, l'Autriche et les Pays-Bas, trois pays opposés à l'entrée de la Turquie dans l'Union. « Depuis les années 1950, la Turquie a eu un seul objectif : l'adhésion pleine et entière à l'Union européenne », s'est insurgé le nouveau ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, début mai à Bruxelles. « Nous sommes loyaux à cet objectif [?] et nous attendons la même loyauté de la part de l'Union. » La Commission, la présidence tchèque et la prochaine présidence suédoise sont « loyales ». Elles entendent respecter les engagements européens vis-à-vis d'Ankara. Reste à la Turquie à entreprendre d'importantes réformes sociétales, comme la place des femmes ou la question kurde. De plus, les dossiers sensibles comme le génocide arménien ou la reconnaissance de l'indépendance de Chypre entravent sa marche vers l'Europe, le refus d'Ankara d'avancer sur la question chypriote paralysant actuellement 8 chapitres de négociations. Quant aux pays de l'Union favorables à l'adhésion, ils pourraient être amenés à changer d'avis lorsque la Commission européenne leur présentera la facture budgétaire de l'entrée de la Turquie dans l'Union. Un argument qui pourrait faire hésiter des pays, aujourd'hui en difficulté financière, à l'instar de l'Espagne, qui deviendra, de surcroît, un conrtributeur net au budget de l'Union à partir de 2013. Yann-Antony Noghès à Bruxelles et Éric Chol1963 : promesse du Général De Gaulle à Ankara d'une intégration dans l'Europe.2005 : lancement des négociations entre l'Union et la Turquie.2008 : Nicolas Sarkozy déclare que la Turquie n'a pas « vocation » à rejoindre l'Union. chrono
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