Les bonnes recettes des entreprises qui forment les jeunes

essources humainesressources humainesLa formation des jeunes sans qualification sera le grand chantier de la rentrée. Les 170.000 à 220.000 jeunes chômeurs supplémentaires d'ici à fin 2010 inquiètent les dirigeants politiques. Nicolas Sarkozy, comme ses prédécesseurs depuis 1980, a annoncé un certain nombre de mesures et d'aides financières pour inciter les entreprises à former et à employer ces jeunes (voir encadré). Le président s'exprimait depuis le campus de Veolia Environnement. Car le groupe d'Henri Proglio est certainement l'entreprise la plus en pointe dans la mise en ?uvre des quatre règles qui permettent de lutter avec efficacité contre le chômage des jeunes.1. Valoriser les individusUne fois par an, les plus hauts dirigeants de Veolia Environnement se retrouvent au campus du groupe à Jouy-le-Moutier, dans la banlieue parisienne, dans un superbe château. Un séminaire ? Non, une remise des diplômes à une promotion de jeunes sans qualifications formés là par l'apprentissage. Ces jeunes grimpent, chacun à leur tour, sur une estrade où figurent les grands patrons du groupe. Le PDG, Henri Proglio, leur remet leur diplôme. Puis ils retournent s'asseoir, sous les applaudissements de leurs camarades et du Comex (comité exécutif) de Veolia. Une telle cérémonie donne de la fierté à des jeunes qui en sont privés et des titres de noblesse à l'apprentissage, si souvent méprisé.2. Insister sur la socialisationSur le campus Veolia, chaque jeune lance un bonjour aux adultes croisés. Aucun couvre-chef n'est visible dans les locaux. Les horaires sont strictement respectés. Les responsables du campus, comme tous les spécialistes de la formation des jeunes, le savent : la socialisation des apprentis est la clé de leur réussite. Ces jeunes souvent abîmés par la vie connaissent peu les règles de la vie en communauté. Le maître d'apprentissage joue ici un rôle essentiel, comme il donne au jeune une représentation positive de son avenir.3. Donner de la liberté aux jeunesLe campus Veolia prépare les apprentis à la réussite des CAP, BEP, bac pro, licence pro et même mastère (bac + 5), des diplômes de l'Éducation nationale. À coup d'alternance, de validation des acquis de l'expérience, le jeune peut même accumuler les parchemins. Il peut entamer une belle carrière dans le groupe. Mais il peut également « vendre » ses diplômes sur le marché du travail. Plus libre, il est également plus motivé pour réussir.4. Installer la formation dans la duréeIl a fallu quinze ans d'efforts au groupe, qu'il se soit appelé Générale des Eaux, Vivendi ou Veolia, pour réussir le pari de la formation des jeunes. Quinze ans sous la houlette d'une seule et même personne, Christian Dapilly, DRH adjoint de Veolia, directeur de la formation et directeur du campus. Celui-ci, créé en 1994, est aujourd'hui doté d'un budget de fonctionnement de 40 millions d'euros chaque année. Il est la tête d'un réseau constitué de 18 autres sites, dont 6 en France, qui forme 2.300 alternants dont 886 dans les campus, et 12 à l'étranger depuis le Royaume-Uni jusqu'à la Chine en passant par les États-Unis ou le Gabon.Pascal Junghans220.000, c'est le nombre de jeunes qui pourraient venir grossir les rangs des chômeurs d'ici à fin 2010.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.