Des garanties pour La Poste

Service publicClore la polémique. Tel est l'enjeu, aujourd'hui, du Conseil des ministres, où sera présentée la dernière version du projet de loi transformant La Poste en société anonyme. Après avoir rencontré les syndicats, qui s'inquiètent d'une « privatisation rampante », le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a « promis que le texte inscrirait noir sur blanc le caractère 100 % public du capital de La Poste ainsi que des garanties quant au statut des postiers », déclare Régis Blanchot (Sud PTT).Les syndicats hostiles au principe même du changement de statut annoncent déjà une journée de grève en septembre, tandis que le PS a dénoncé hier une procédure législative non « justifiée », « en plein c?ur de l'ét頻 et a « réitéré sa demande de référendum ». À défaut, « une consultation nationale citoyenne » organisée par les opposants devrait avoir lieu le 3 octobre.Rendez-vous en octobrePour l'heure, « l'idée du référendum n'est pas dans l'air du temps à l'Élysée », assure un proche du dossier, alors que la loi organique de 2008 instituant la possibilité d'un référendum d'initiative populaire n'a pas encore été votée. Le débat devrait donc reprendre véritablement en octobre, lors de l'examen en procédure d'urgence du projet de loi (qui vise aussi à transposer la 3e directive postale européenne). « Des garanties doivent notamment être apportées pour l'abondement du fonds de péréquation [destiné à financer la présence territoriale de La Poste estimée à 260 millions d'euros, Ndlr] », rappelle le sénateur (UMP) de Haute-Savoie, Pierre Hérisson, nommé rapporteur du projet de loi au Parlement au côté du député (UMP) de Haute-Loire, Jean Proriol. Le texte doit être promulgué pour le 1er janvier 2010, un an avant la libéralisation du marché postal européen à laquelle doit se préparer La Poste.Le groupe, qui a annoncé en avril un plan de réduction des coûts de 200 millions d'euros, doit faire face à une baisse annoncée de 30 % des volumes de courrier d'ici à 2015. Il recevra, suite au changement de statut, 2,7 milliards d'euros de l'État et de la Caisse des dépôts. La manne est nécessaire, mais la réforme reste sensible. En Grande-Bretagne, le projet de privatisation partielle de Royal Mail, prévoyant l'ouverture de 30 % du capital à un opérateur privé, devrait être reporté à cause de la rébellion qui menace dans les rangs du Labour. Marine Relinge
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