Auto : l'État réfléchit à une nouvelle aide pour les sous-traitants

La sous-traitance [automobile] souffre d'un manque de fonds propres et aura des besoins en trésorerie accrus probablement à la fin d'octobre », a martelé hier Christine Lagarde. « Il y a sûrement un effort supplémentaire [à fournir] », a renchéri la ministre de l'Économie. En recevant Patrick Pelata, patron opérationnel de Renault, et Roland Vardanega, chargé de mission de PSA, Christine Lagarde a mis en exergue les difficultés d'une filière automobile particulièrement sinistrée (voir ci-dessous), malgré les primes à la casse qui soutiennent les principaux marchés européens. La production des constructeurs français n'a-t-elle pas chuté dans l'Hexagone de 48 % au premier trimestre, après avoir déjà reculé de 17 % sur l'ensemble de 2008?? L'assureur crédit Euler Hermes évalue les pertes d'emplois pour l'ensemble de la filière cette année en France (constructeurs compris) à 20.000 ou 30.000, une estimation qui pourrait être dépassée si le rythme des plans sociaux se maintenait. Laurent Burelle, PDG du plasturgiste Plastic Omnium, pronostiquait la semaine « encore dix-huit mois difficiles ».Christine Lagarde a toutefois refusé hier de fustiger les constructeurs, comme l'avait fait le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, la semaine dernière. Ce dernier affirmait à brûle-pourpoint qu'il fallait « responsabiliser les grands constructeurs » et qu'il voulait une meilleure « répartition d'aide de l'État » entre constructeurs et sous-traitants. « Les constructeurs ont globalement tenu leurs engagements », a prudemment déclaré hier Christine Lagarde à l'issue d'une réunion du Comité pour l'avenir de l'automobile qui réunit les acteurs de la filière.plan d'aide à la filièreLes constructeurs se défendent contre les accusations de ne pas soutenir leurs fournisseurs. « L'État nous a prêté 3 milliards d'euros, avec un taux d'intérêt de 6 %. Il va falloir payer 180 millions d'intérêts par an », assure-t-on chez PSA, qui fait valoir, en revanche, la « réduction de 30 jours des délais de paiement, ce qui améliore de 1,2 milliard d'euros la trésorerie de nos fournisseurs sur une année ». Par ailleurs, « nous avons apporté 200 millions au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles », explique le constructeur, ajoutant?: « Nous avons également participé à hauteur de 323 millions à l'augmentation de capital de Faurecia [équipementier contrôlé par le groupe] ». PSA affirme avoir « au total fourni plus de 2 milliards d'euros au développement de la filière ». « Nous avons soutenu certains fournisseurs avec plusieurs centaines de millions d'euros en cash pour améliorer leur trésorerie », renchérit-on chez Renault.En début d'année, le gouvernement avait annoncé un plan d'aide à la filière, constitué notamment de prêts de 6 milliards d'euros à taux réduit (6 %) pour Renault et PSA. Un fonds de modernisation et de soutien aux équipementiers avait également été mis en place et doté de 600 millions d'euros par l'État, Renault et PSA. Les pouvoirs publics réfléchissent d'ailleurs à la mise en place d'un nouveau fonds de soutien pour les sous-traitants à la rentrée.
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