une Spencer peut en cacher une autre

éance de rattrapageTous les kiosquiers vous le diront. Dès les premières lueurs de l'été, les ventes des journaux « pipole » explosent. Cette année pourtant, pas besoin de ces magazines. La sortie en DVD du film de Saul Dibb, « The Duchess », épaulée par « Un ménage à trois » (Albin Michel), le premier livre de Marc Roche, correspondant du journal « Le Monde » en Angleterre, permet de briller en société sur des sujets aussi pointus que « le mariage au sein de l'aristocratie anglaise ».« The Duchess », comme « Un ménage à trois », se focalisent sur une oie blanche de la gentry, mariée dès son plus jeune âge à une grosse pointure du Royaume qui s'avère insensible à son charme alors que tout le pays y succombe. Sauf que Saul Dibb n'a pas choisi de raconter l'histoire de feu sainte Diana mais celle de son ancêtre, lady Georgina Spencer (1757-1806).sous les ors, le videMalgré quelques longueurs, le film s'impose comme l'un de ces drames historiques dont les Britanniques ont le secret. Rien ne manque à la reconstitution de l'époque ? ni les décors fastueux ni les costumes étincelants. D'autant qu'ils masquent le vide intérieur de cette pauvre Georgina (interprétée avec beaucoup de fraîcheur par Keira Knightley) en qui le duc du Devonshire (effrayant Ralph Fiennes), son époux, ne voit qu'une mère porteuse. Il préfère d'ailleurs s'amuser avec sa meilleure amie, promue au rang de maîtresse officielle.À en croire Marc Roche, ce statut de maîtresse officielle convenait parfaitement à Camilla, le seul amour du prince Charles. Et tous deux étaient persuadés d'avoir trouvé en Diana une jeune fille suffisamment gourde pour donner des héritiers à la Couronne britannique et tenir son rang. Cette tragicomédie, bien sûr, tout le monde l'a lue dans les journaux. Mais la chronique romancée qu'en fait Roche a la saveur d'un « Voici » autorisé.Dans un style vif, féroce parfois, le journaliste n'épargne rien ni personne et nous plonge avec délice au c?ur de la gentry. Diana apparaît comme une jeune femme égocentrique et narcissique, Charles comme un petit garçon totalement coupé des réalités. Seule Camilla, calée sur le comportement de Sa Très Gracieuse Majesté (« Never complain, never explain »), fait honneur à sa caste. Quand la culture se « pipolise », ça a au moins le mérite d'être très drôle. Y. Y. ? « The Duchess », de Saul Dibb, Fox Pathé Europa, 13 euros.? « Un ménage à trois », de Marc Roche, Albin Michel, 270 p., 18 euros.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.