Le groupe Altran reprend goût aux acquisitions

Altran met fin à cinq années blanches. Le groupe d'ingénierie et de conseil en recherche et développement vient de conclure sa première grosse acquisition depuis 2003. La cible est le centre français de recherche en logiciels embarqués de l'équipementier automobile allemand Continental. Les modalités financières de l'accord ne sont pas divulguées.Situé à Sophia-Antipolis, ce centre emploie 80 ingénieurs. Ses équipes continueront évidemment à travailler pour le groupe allemand, avec lequel Altran a passé un accord de partenaire mondial. Mais l'idée d'Altran est de les amener à explorer de nouveaux domaines, dans l'aéronautique ou les télécoms. « Le marché du logiciel embarqué représente, rien qu'en France, un chiffre d'affaires compris entre 3 et 5 milliards d'euros, explique à ?La Tribune? Yves de Chaisemartin, président du conseil d'administration d'Altran. Nous étions sous-équipés dans ce domaine. Cela nous permet d'accélérer notre recrutement. »moyens financiers Cet accord concrétise aussi le redressement de la société de conseil en R&D. Après avoir grossi à coups d'acquisitions, ce qui a failli lui coûter sa mort, Altran avait mis en sommeil sa politique de croissance. Encore plus depuis la mise en examen en 2005 d'Alexis Kniazeff et d'Hubert Martigny, les dirigeants actionnaires, en raison de soupçons de malversations comptables. La justice n'a toujours pas tranché. Mais, aujourd'hui, les anciens dirigeants ne sont plus qu'actionnaires minoritaires. Et, surtout, l'augmentation de capital de 125 millions d'euros, réalisée au printemps dernier avec le fonds d'investissement Apax Partners, a redonné à Altran les moyens financiers qui lui faisaient défaut.« Depuis notre restructuration financière, on nous propose de nombreux dossiers d'acquisition. Nous les examinons avec beaucoup d'intérêt, mais nous restons prudents », indique Yves de Chaisemartin. Encore plus dans la conjoncture actuelle, même si, selon le président d'Altran, la crise devrait être relativement propice aux groupes d'ingénierie. Car pour réduire leurs coûts, les industriels sous-traitent de plus en plus leurs dépenses de R&D. La direction d'Altran fera le point sur son activité lundi prochain lors de la publication du chiffre d'affaires pour le troisième trimestre. Olivier Pinaud
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