Premiere respire grâce au foot

Le groupe allemand de télévision payante Premiere, en pleines turbulences, est parvenu hier à retrouver le sourire. Il a conservé les droits de retransmission en direct de la Bundesliga, le championnat de football professionnel outre-Rhin. C'est ce qu'a annoncé hier la Ligue de football allemande, la DFL. Certes, Premiere devra payer entre 225 et 275 millions d'euros par an, ce qui est plus que ce que le marché attendait et plus que les 205 millions d'euros déboursés cette année, mais comme le notent les analystes de M.M. Warburg, « l'essentiel, c'est que Premiere conserve les droits de diffusion ». Car depuis début octobre, le groupe est sur la sellette.Le 3 octobre, le groupe avait ainsi dévoilé sa faiblesse à une communauté financière ébahie. Un nouveau mode de calcul des abonnés montrait (2,4 millions) un chiffre inférieur de près de 1 million à ce qui était jusqu'ici rendu public. Les chiffres précédents prenaient en compte des téléspectateurs n'ayant jamais activé des offres promotionnelles ou des abonnés ne payant plus. La réalité est que Premiere a perdu 100.000 abonnés en un an et que ceux qui restent sont conservés au prix fort. Du coup, le nouveau président Mark Williams a dû annoncer qu'il s'attendait à des pertes opérationnelles pour cette année comprises 40 à 70 millions d'euros. En 2007, le bénéfice opérationnel du groupe était encore de 83,4 millions d'euros. Un niveau qui rend les rapports avec les banques plus difficiles, compte tenu des obligations prudentielles contractuelles. Du coup, Mark Williams a engagé des négociations avec ses créanciers pour maintenir les lignes de crédit existantes. L'action Premiere s'était alors effondrée de 53 % en une séance.préalable à sa survieDepuis, le patron du Canal Plus allemand a affirmé que les négociations avec les banques « avançaient bien » et qu'il poursuivait sa « revue de détail » des activités du groupe pour stopper l'hémorragie. Mais rien n'était possible sans les droits de la Bundesliga, le point fort de l'offre de la chaîne payante. L'annonce d'hier était donc un préalable à la survie du groupe. D'autant que rien ne semblait acquis d'avance. La rumeur voulait que la filiale de Disney ESPN avait la meilleure offre et certains pensaient que la faiblesse financière de Premiere pouvait jouer contre elle. Finalement, il n'en a rien été, mais l'on murmure outre-Rhin que Rupert Murdoch, actionnaire à hauteur de 25 % de Premiere, aurait apporté sa garantie. L'accord avec la DFL comporte d'ailleurs des éléments capables de renforcer l'offre de la chaîne. Le groupe a également acquis les droits de retransmission en direct sur Internet. Cerise sur le gâteau, alors que la DFL attribuait généralement des contrats de trois ans, le nouveau contrat court sur quatre ans. De quoi fidéliser les abonnés. Mais que l'on se garde de crier victoire. Les droits de la Bundesliga ne sont qu'un minimum pour Premiere. Comme le note un analyste, le climat économique va rendre la conquête de nouveaux clients plus difficile, quelle que soit l'offre. Premiere ne fera pas l'économie d'une restructuration en profondeur.soulagementDe son côté, la Ligue de football professionnelle est soulagée. La vente des droits du championnat lui rapportera 1,65 milliard d'euros d'ici à 2013, soit 412 millions d'euros par an en moyenne, auxquels il faut ajouter les 37 millions d'euros de droits étrangers. C'est moins que les 500 millions d'euros qu'elle avait espérés il y a quelques mois lors de sa transaction, finalement cassée par les autorités de la concurrence, avec Leo Kirch. Mais la conjoncture lui promettait, selon certains, une cure auquelle elle échappe. Premiere devra payer entre 225 et 275 millions d'euros par an.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.