STMicro lance une alerte sur ses résultats

Les perspectives du secteur des semi-conducteurs ne sont pas bonnes. STMicroelectronics en a apporté une nouvelle preuve, hier, en lançant un avertissement sur ses résultats du quatrième trimestre. Le fabricant franco-italien de semi-conducteurs, numéro un européen du secteur, ne table plus que sur un chiffre d'affaires compris entre 2,2 et 2,35 milliards de dollars, pour la période octobre-décembre. Soit une baisse de 13 % à 18 % par rapport au troisième trimestre, alors que le 28 octobre, STMicro tablait encore sur une stagnation de l'activité, au mieux, et sur une baisse de 8 % au pire. Quant à la marge brute, elle se limitera à 38 % au dernier trimestre, au lieu d'un objectif initial de 38,8 %.Avec ce profit warning, STMicro, dont le cours a chuté d'un peu plus de 7 % hier en séance, emboîte le pas à Intel. Il y a deux semaines, l'américain, premier fabricant mondial de semi-conducteurs, avait lancé une sévère alerte sur son activité du quatrième trimestre. Et pas plus tard que le 19 novembre, l'association de l'industrie des semi-conducteurs avait abaissé sa prévision de croissance pour le secteur en 2008, de 4,3 % à 2,2 %. Logique, puisque les donneurs d'ordre eux-mêmes avaient averti, ces dernières semaines, qu'ils ne tiendraient pas leurs objectifs. Cela a été le cas de Panasonic et de Nokia, premier client de STMicro.Il faut dire que le marché de l'électronique grand public se dégrade à vitesse grand V. Notamment dans les secteurs de l'automobile, des communications sans fil et des périphériques informatiques, a précisé STMicro. Des marchés primordiaux pour les fabricants de semi-conducteurs. Dans le contexte actuel de crise économique, les consommateurs s'inquiètent pour leur emploi et y regardent donc à deux fois avant de s'acheter un nouveau téléphone portable ou de remplacer leur téléviseur cathodique par un écran plasma. Les entreprises aussi se serrent la ceinture, en reportant à plus tard le renouvellement de leur parc informatique.baisse de la productionFaute de demande, STMicro s'apprête à diminuer ses capacités de production et son recours à la sous-traitance. Cela afin de ne pas entailler davantage sa marge brute. Laquelle, au passage, bénéficie de la remontée du dollar, l'essentiel des ventes étant facturées dans la devise américaine, alors que 40 % des coûts de production sont libellés en euros. Les difficultés des fabricants de semi-conducteurs se font déjà sentir chez les sous-traitants. Selon l'agence Reuters, le groupe taiwanais TSMC pourrait être contraint de réduire ses coûts de 20 %. Et, toujours d'après Reuters, les employés de UMC, à Taiwan également, pourraient se voir priés de ne plus travailler que quatre jours par semaine. Christine Lejoux
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