La crise fait craquer les prix

Ce que nous voulons, c'est que les prix baissent pour que ça reparte. C'est ça, l'économie de march頻, a dit Nicolas Sarkozy hier, lors de son déplacement à Meaux (Seine-et-Marne), sur un chantier du promoteur Kaufman & Broad. Il parlait du logement. Mais le raisonnement vaut pour beaucoup d'autres secteurs. Les entreprises ? en l'occurrence celles du secteur immobilier ? n'ont peut-être pas apprécié la leçon du chef de l'État au moment où elles se battent pour faire face aux conséquences d'un brutal effondrement de la demande (? 44 % au troisième trimestre par rapport à l'année précédente pour les achats de logements neufs). Le fait est qu'elles n'ont pas attendu l'injonction présidentielle pour commencer à solder leurs stocks d'invendus. Pour obtenir du cash, elles sont prêtes à consentir des remises importantes. Un site Internet s'est d'ailleurs créé pour servir d'intermédiaire entre les promoteurs et les acheteurs potentiels. Succès immédiat. Son nom ? Braderie-immobilier.com. C'est ça aussi, l'économie de marché.Les entreprises sont prises dans un redoutable effet de ciseaux. Les stocks excédentaires qu'elles ont aujourd'hui, voitures, jouets, logements ou autres, ont été produits (ou achetés) à prix fort, au moment de la hausse générale des matières premières, ou du foncier pour le bâtiment. Si elles cassent les prix, leur marge y passera, et les plus faibles d'entre elles ne survivront pas à la saison de la grande braderie. Et il n'est même pas sûr que la demande suive. Si des consommateurs aussi insatiables que les Américains restreignent leurs achats (? 1 % en octobre, le plus fort recul depuis septembre 2001), que dire alors des Français, plus frileux, moins prêts à s'endetter ?
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