L'Argentine présente son plan anticrise

À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. » C'est ainsi que la présidente argentine, Cristina Fernández de Kirchner, a justifié la présentation de son plan anticrise. Il comprend des mesures de soutien à l'emploi et à l'investissement privé et le lancement d'un programme d'investissements publics sans précédent et devrait être complété par la mise à disposition de nouvelles lignes de crédit à travers le réseau de banques contrôlées par l'État. Le plan n'a pas fait l'objet d'une présentation solennelle. Il a été dévoilé progressivement, en trois temps, et devant des auditoires différents à chaque fois. Sans doute parce qu'il implique une rupture avec le discours que tenait la présidente jusqu'ici, selon lequel l'Argentine ne serait pas affectée par la crise internationale. Ainsi, mardi dernier, la chef de l'État a présenté les mesures destinées aux entreprises : exonérations de charges pour les PME qui créeraient des emplois ; étalement du paiement de dettes fiscales et sociales pour les employeurs qui embaucheraient ou régulariseraient des travailleurs non déclarés ; amnistie fiscale pour tous ceux qui rapatrieraient des capitaux sortis illégalement du pays et les investiraient dans des activités productives (les avoirs extérieurs des Argentins sont estimés à 150 milliards de dollars).dans la bonne directionPierre angulaire du plan, le programme d'investissements publics annoncé s'élèvera à 71 milliards de pesos (16,5 milliards d'euros) sur les trois prochaines années : si les détails sont connus mi-décembre, on sait déjà qu'il aboutira à doubler le nombre de travailleurs du secteur et sera en partie financé grâce aux fonds de retraite privés passés sous le contrôle de l'État.Si les économistes doutent de l'efficacité de l'amnistie fiscale promise par la chef de l'État, ce plan est généralement considéré comme « un pas dans la bonne direction ». À condition toutefois qu'il se concrétise. Car, à Buenos Aires, les milieux d'affaires n'ont pas oublié les annonces des précédents gouvernements argentins restées lettre morte, parmi lesquelles un plan similaire de grands travaux décidé par Nestor Kirchner, prédécesseur et mari de l'actuelle présidente, Cristina Kirchner. Ils savent aussi que seule la mise en ?uvre du mégaplan annoncé cette semaine permettrait de croire aux prévisions du gouvernement, qui table sur une croissance de 4 % en 2009 (après 8,5 % par an entre 2003 et 2007, et sans doute encore 7,5 % cette année).Jean-Louis Buchet, à Buenos Aire
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