Série le tour d'europe des télés publiques

8 chaînes de télévision nationales.Budget?: 4,4 milliards de livres (4,7 milliards d'euros), dont 3,3 venant de la redevance, de 139,50 livres (150 euros).Effectif?: 24.000.Audience?: Télévision?: 34 %, Radio?: 55 %,Internet : 93 % des Britanniques utilisent le site de la BBC au moins une fois par semaine.La tempête s'est déclenchée une nouvelle fois sans prévenir courant octobre. Pour un coup de téléphone qui se voulait comique. Deux animateurs stars, Jonathan Ross et Russell Brand, avaient fait les pitres un jour sur l'une des radios de la BBC?: ils avaient laissé sur la messagerie de l'acteur Andrew Sachs, âgé de 78 ans, des commentaires obscènes concernant sa petite-fille, chanteuse jouant sur un registre particulièrement dénudé. Presque personne n'a entendu l'émission. Mais un tabloïd en a eu vent et l'affaire a rapidement pris des proportions d'affaire d'État. La plupart des médias britanniques ont accusé la BBC de ne pas respecter sa mission de service public, avec des programmes racoleurs. Russell Brand a dû démissionner et Jonathan Ross a été suspendu.La leçon de l'anecdote est l'importance qu'elle a prise outre-Manche. Elle a fait la « une » des journaux, qui ont condamné avec une rare violence ce dérapage, initialement passé inaperçu.Ainsi va la BBC, déchaînant à chaque fois les passions?: si elle est trop populaire, elle est accusée d'oublier sa mission de service public?; si elle est trop culturelle, elle est jugée trop élitiste? À la moindre excuse, la tempête revient. Cette année, la corporation a été épinglée quand une bande-annonce d'un documentaire donnait l'impression ? fausse ? que la reine d'Angleterre avait quitté abruptement une séance photos. La critique s'est également déchaînée contre des votes de téléspectateurs par téléphone ? payants ? à l'occasion d'une émission de concours de danse.Ce climat a fini par affaiblir la corporation, malgré son rôle incontournable en Grande-Bretagne. Tony Blair, furieux de la couverture médiatique de la guerre en Irak, a utilisé cette atmosphère pour mener des négociations très dures afin de ne pas trop augmenter la redevance. Celle-ci est gérée par une charte décennale, qui était alors ouverte à renouvellement. La BBC voulait une hausse de 2,3 % en plus de l'inflation?; le gouvernement lui a accordé 3 % (inflation comprise) en 2007 et 2008, 2 % en 2009 et 2010, et pour la suite, un chiffre inférieur, à déterminer.Prise à la gorge, la BBC a dû se lancer dans un deuxième plan d'économies, après les 3.800 suppressions d'emplois annoncées en 2005. En octobre 2007, une nouvelle réduction d'effectifs de 2.500 personnes, dont 1.800 licenciements, a été lancée, et elle doit se conclure d'ici 2013. Les journalistes seront particulièrement touchés. Plusieurs unités vont être déménagées à Manchester ? moins cher que Londres ? et le nombre de programmes produits sera diminué de 10 %. Newsnight, un journal haut de gamme de 45 minutes tous les soirs, a vu son budget amputé de 15 % depuis trois ans, et une nouvelle baisse de 16 % est prévue. Les prochaines années s'annoncent donc très difficiles à la BBC, même si elle a su anticiper avec succès le virage des nouveaux modes de diffusion. Son « iplayer » ? qui permet de regarder gratuitement sur Internet l'intégralité de ses émissions des sept derniers jours ? a rencontré un immense succès populaire lors de son lancement fin 2007. Pendant les trois premiers mois, 42 millions de programmes ont été regardés, à tel point que les fournisseurs d'Internet veulent que la BBC paye une partie du trafic supplémentaire engendré par ce service, disponible depuis peu sur Mac et sur les téléphones Nokia.Demain?: la télévision publique allemandeLa plupart des médias ont accusé la BBC de ne pas respecter sa mission de service public.
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