Les emprunts d'Etat marquent le pas

Les investisseurs qui attendaient d'en savoir davantage sur les intentions de la Réserve fédérale en termes d'achat de dette publique ont été déçus. Si le communiqué publié mardi soir à l'issue de la dernière réunion de la Fed évoque plus précisément cette possibilité qu'en décembre, seul un des membres du comité de politique monétaire, Jeffrey Lacker s'est clairement prononcé en faveur de l'achat dès maintenant de bons du Trésor à long terme plutôt que d'autres actifs. « Il s'agit d'un des membres les plus durs de la Fed et il a sans doute exprimé ainsi sa crainte devant la baisse de qualité des actifs détenus par la banque centrale américaine », explique le chef économiste d'Oddo Securities, Bruno Cavalier. Cette déception s'est traduite par une nette remontée des taux d'intérêt à long terme. De fait, l'achat par la Fed de bons du Trésor aurait pour conséquence de faire baisser les taux longs, ce qui faciliterait la tâche de l'Etat fédéral américain dont les besoins de financement énormes - un plan de relance de 825 milliards de dollars est actuellement discuté au Congrès - risquent à l'inverse de tirer les taux d'intérêt vers le haut. Récession aggravée Le rendement de l'emprunt d'Etat américain de référence à 10 ans a bondi de 14 points de base, de 2,53 à 2,67% mercredi. Le marché obligataire européen a suivi. Hier, en séance, le taux allemand à 10 ans est passé de 3,23 à 3,31 %, avant de se replier.Depuis le début de l'année, les rendements obligataires à 10 ans se sont tendus de près de 30 points de base en zone euro et de quelque 45 points de base aux Etats-Unis. Les investisseurs s'inquiètent de la forte augmentation des émissions de dette souveraine pour financer des déficits croissants. Selon Laurence Boone, économiste chez Barclays Capital, le déficit budgétaire moyen de la seule zone euro passerait de 0,6% du PIB en 2007 à 4,9% en 2010. Dans le même temps, le ratio de la dette publique rapportée au PIB augmenterait de 66,3% à 76,6 %. De quoi entretenir chez les plus pessimistes la crainte d'une crise liée au financement des budgets européens. Pour beaucoup, et notamment pour l'agence de notation Fitch, de telles peurs sont exagérées. D'autres agences sont moins optimistes et prennent ce risque en compte dans la solvabilité financière des Etats. « Les recapitalisations des banques vont inévitablement accroître la dette des Etats. Le refinancement du secteur privé et l'inefficacité de la politique monétaire vont aggraver la récession mondiale laquelle, à son tour, affectera les recettes et alourdira les dépenses publiques. De même, les taux d'interêt augmenteront pour satisfaire la demande des investisseurs », indique Standard & Poor's. L'agence a abaissé les notes de dix-neuf Etats depuis août 2008. Le rythme des dégradations s'est accéléré en début d'année : cinq Etats, en majorité européens, (la Grèce, L'Irlande, La Nouvelle Zélande, le Portugal et l'Espagne) ont vu leur note abaissée ou leurs perspectives revisées à la baisse. Sophie RollandDepuis début janvier, les taux à 10 ans sont montés de 0,3 point environ en zone euro et de 0,5 point aux Etats-U
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