Stock-options  : Sarkozy opte pour la coercition

Le décret voulu par l'Élysée interdisant les rétributions exceptionnelles pour les dirigeants d'entreprises recevant des aides publiques « sera pris lundi ou mardi », a indiqué hier le secrétaire général adjoint de l'UMP, Éric Besson. « Le président et le Premier ministre ont tranché : en début de semaine, lundi ou mardi, sera pris un décret qui va dire très clairement que les dirigeants des sociétés qui ont bénéficié de l'aide de l'État doivent renoncer aux stock-options, bonus, parachutes dorés », a affirmé M. Besson, sur les ondes, lors du grand rendez-vous Europe 1- « Le Parisien ».Loin de retomber, la polémique sur les rémunérations des patrons d'entreprises aidées par l'argent des contribuables s'est poursuivie tout le week-end. Le gouvernement, qui veut faire vite tant cette question remue profondément l'opinion, n'a donc pas suivi la voie préconisée par le patronat, qui a toujours plaidé pour l'autorégulation. « Il ne faut pas qu'une loi fixe les rémunérations. Nous sommes dans un pays libre. C'est aux actionnaires de le faire », plaidait Colette Neuville, présidente de l'Association des actionnaires minoritaires (Adam). Même parti pris de l'Institut français des administrateurs dont le président, Daniel Lebègue, aurait préféré, « la voie consistant à responsabiliser les dirigeants et les administrateurs, sous le contrôle des actionnaires et de l'opinion publique, plutôt que la contrainte par la loi et le règlement ». Soutenue depuis le début par la présidente du Medef, Laurence Parisot, cette thèse n'a pas été retenue par le président de la République, qui a tranché en faveur de la coercition.Refermer la « déchirure »Ce choix est approuvé par le président de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), Frédéric Saint-Geours. Ce dernier a estimé samedi qu'un décret encadrant la rémunération des dirigeants pourrait contribuer à refermer la « déchirure » entre la société et les entreprises. Pour une entreprise aidée, il faut « faire en sorte qu'il n'y ait pas d'excès », a-t-il déclaré au micro d'Europe 1. Le contenu du décret n'a pas été précisé. Mais les avis ont fusé. Le chef de file des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, s'est dit « pour la suppression des stock-options pendant cinq ans, sauf pour les entreprises naissantes ». Le leader de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, estime que les restrictions sur les bonus et les stock-options ne doivent « pas se limiter [qu'] aux entreprises » aidées. Cette ambiance surchauffée autour de la question des rémunérations a néanmoins été efficace envers le patron du groupe immobilier Nexity : sans décret, Alain Dinin a annoncé vendredi, selon le « Journal du Dimanche », avoir renoncé à ses stock-options et bonus.
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