L'AMF se réforme pour mieux protéger l'épargnant

égulationTirant « les leçons de la crise financière, mais aussi de l'affaire Madoff », l'Autorité des marchés financiers (AMF) s'apprête à se réformer pour permettre une plus grande protection des épargnants et une meilleure anticipation des risques. À l'occasion de la présentation du rapport annuel 2008, son président, Jean-Pierre Jouyet, a dévoilé le plan stratégique qu'il entend mettre en ?uvre au second semestre et dont les deux premiers axes ne sont pas sans rappeler les choix de réforme de la supervision en Europe comme aux États-Unis. Le troisième tient en une participation plus active aux efforts d'attractivité de la place. Bercy n'a pas encore donné suite au rapport Deletré sur la nouvelle architecture de régulation et le contrôle de la commercialisation des produits financiers dans l'Hexagone ? propositions que Jean-Pierre Jouyet a fait siennes. L'intéressé s'est dit à « la disposition des pouvoirs publics pour toute nouvelle responsabilité qu'ils voudraient lui confier » et a réitéré le souhait de son prédécesseur d'un pouvoir de transaction. Quoi qu'il en soit, pour Jean-Pierre Jouyet, la France ne peut rester en deçà de ce qui se fait ailleurs.Une direction des relations avec les épargnants devrait donc voir le jour au sein de l'institution, regroupant notamment les activités du médiateur et celles de pédagogie financière. Le plan prévoit aussi le développement d'outils de surveillance et de contrôle de la chaîne de commercialisation des produits financiersl de la compétence de l'AMF. Les campagnes publicitaires seront surveillées. Car si l'autorité ne peut s'opposer à la libre circulation des produits en Europe, elle peut alerter le grand public sur leurs éventuels dangers. L'AMF pourra même se transformer en client mystère, lors de visites ou d'achats anonymes dans les points de vente. Enfin, un observatoire des produits d'épargne sera créé, en coordination avec les régulateurs bancaires et des assurances.COMITé des risquesCôté prévention des risques, un comité interne en liaison avec les autres régulateurs permettra d'identifier les risques tant du côté du fonctionnement du marché, des stratégies d'investissement que des problèmes de liquidité. Il aura un rôle d'alerte et de propositions de modifications éventuelles de la réglementation. Au-delà, l'AMF entend favoriser une extension du champ de la surveillance, vers les marchés de gré à gré, le marché obligataire ou les plates-formes alternatives de négociation. Ces ambitions, soumises à consultation, passeront par un renforcement des moyens informatiques et du personnel. Les adaptations de l'organigramme comme des moyens seront arrêtées à la rentrée. Hier, Jean-Pierre Jouyet s'est refusé au jeu du chiffrage tout en évoquant « une demande réaliste » et en soulignant la contradiction à « demander plus de régulation tout en laissant les régulateurs dans une insuffisance de moyens ».
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