Les déboires d'Ambac pèseront sur les banques

ehaussement de créditUn nouvel impondérable vient de s'ajouter aux incertitudes sur les résultats des banques françaises, qui seront présentés à partir du 4 août. Le rehausseur de crédit américain Ambac, qui a annoncé mardi une aggravation de 1,6 milliard de dollars de ses pertes sur dérivés de crédit, a vu sa note abaissée de 11 crans par Standard and Poor's, de BBB à CC. Ambac se retrouve ainsi dans les tréfonds de la catégorie dite « spéculative », qui regroupe les émetteurs les moins solvables. Autant dire que la garantie qu'il apporte à d'autres émetteurs obligataires pour leur permettre de bénéficier de conditions de financement plus intéressantes ? tel est le métier de rehausseur de crédit ?, ne vaut plus grand-chose.Dans ces conditions, les banques françaises et étrangères vont devoir tenir compte de cette dégradation, en ajustant à la baisse la valeur des titres garantis par Ambac qu'elles détiennent. Même si l'événement est intervenu après le 30 juin, elles pourraient être contraintes de passer ces pertes au deuxième trimestre, car les conseils d'administration n'ont pas encore procédé à l'arrêté des comptes. L'impact viendrait alors s'ajouter à celui lié à l'abaissement de la note d'un autre rehausseur de crédit, CIFG, en juin. Certaines banques pourraient toutefois repousser au troisième trimestre les ajustements de valeur nécessaires, surtout si les montants en jeu sont faibles, en l'indiquant dans une note en annexe. Mais les analystes sont dans le flou, car le plus souvent, les banques ne détaillent pas leurs expositions à chaque rehausseur de crédit, se bornant à donner un chiffre global. On sait ainsi que Dexia était exposé aux rehausseurs à hauteur de 10,8 milliards d'euros au 31 mars. Moins menacées, les banques de réseau présentent une exposition nette ne dépassant pas 2 milliards. Autre inconnue, l'impact dépendra aussi des ajustements de valeur déjà effectués sur ces titres au 31 mars. B.  J.
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