La sécurité sociale professionnelle, vite ? !

Nicolas Sarkozy, en annonçant son plan pour l'emploi, a mis l'accent sur la nécessaire sécurité sociale professionnelle et sur l'accompagnement des demandeurs d'emploi pour garantir leur employabilité. C'est un point clé, un point majeur, un point sensible. Et c'est un point faible. Cette crise est particulière, à la fois soudaine et mondiale. Pour la résoudre, elle oblige à mettre en ?uvre des dispositifs sinon innovants, du moins dépassant les postures idéologiques, les a priori hérités d'un autre âge, et les conservatismes qui, nous le savons tous, grippent encore certains rouages de l'État. Cette crise doit donner l'occasion à l'ensemble des décideurs de notre pays de saisir une opportunité nouvelle : regarder ce qui se fait en Europe et appliquer en France les recettes qui marchent.Accompagner les demandeurs d'emploi et les connecter aux entreprises qui cherchent encore à embaucher, ou qui cherchent différemment pour l'instant, mettant plus l'accent sur des contrats à durée limitée, pour passer la crise, est un objectif urgent. Cette connexion est la clé de toute réussite. Et les débats ou les oppositions, entre service public et secteur privé, n'ont aucun sens aujourd'hui. La seule ambition que notre pays doit avoir pour ceux qui sont au chômage, ou qui vont malheureusement l'être, c'est de réduire le temps d'attente entre deux emplois.Tomber dans le trou noir du chômage et perdre tout contact avec l'entreprise pendant des mois, c'est, et ceux qui le vivent le savent bien, l'épreuve la plus difficile à surmonter quand on recherche un emploi. L'urgence aujourd'hui est de limiter ce temps, par tous les moyens. Le contact avec l'emploi entretient la confiance, la volonté, le moral bien sûr et l'employabilité que les entreprises rechercheront quand la reprise reviendra.Alors oui, plus que jamais, un contrat court, CDD ou intérim, vaut mieux qu'une période de chômage. Oui, il faut adapter la législation pour ne pas perdre ses droits au chômage si l'on prend un emploi à durée déterminée. Oui, les contrats de transition professionnelle, dont le président de la République a annoncé la généralisation, sont une bonne voie, une bonne mesure. Et oui, il est temps d'appliquer l'unité nationale à l'emploi et de faire travailler, sans idéologie aucune, toutes les entreprises dont la seule mission est de trouver des emplois à ceux qui n'en ont pas avec un service public réformé.Le temps presse et si pôle emploi doit passer à la vitesse supérieure pour respecter le souhait du président de la République, son temps de mise en ?uvre administrative et opérationnelle n'est pas en accord avec les enjeux de notre crise. Nous devons compter en jours, en semaines, pas en mois. Le président de la République a raison, on ne va jamais assez vite. C'est donc dans les jours qui viennent qu'il faut mettre en ?uvre une collaboration constructive et efficace, au service de tous ceux qui vont connaître des périodes de chômage. Et nos chiffres nous disent qu'ils continueront à être nombreux dans les mois qui viennent. Nous devons, dès aujourd'hui, mettre en place de nouvelles règles de fonctionnement. L'accompagnement des chômeurs se fait dans chaque bassin d'emploi, individu par individu, avec un traitement adapté à leur situation personnelle, à leurs compétences, à leur potentiel. Sans doute, parfois, faudra-t-il changer de métier. Il sera alors nécessaire de connaître, dans un bassin d'emploi donné, les attentes des entreprises, les demandes d'aujourd'hui et celles de demain. Et former en conséquence, pour reconnecter à l'emploi, à un nouvel emploi. Le contrat de transition professionnelle est une bonne solution pour réaliser ce défi. Mais ne faut-il pas généraliser cette attitude pragmatique qui consiste à associer l'écoute de l'entreprise, les compétences de l'individu et les budgets de formation professionnelle dirigés vers l'emploi ? Cette trilogie, nous le voyons tous les jours sur le terrain, est la clé de tous succès. À condition, bien sûr, d'être toujours en ligne avec les besoins de chaque bassin d'emploi. Emploi et croissance économique vont de concert. Il s'agit aujourd'hui de décider la façon dont nous allons nous organiser pour sortir de cette crise.Point de vue Françoise Gri Présidente de Manpower.
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