Le recentrage de Dexia entraîne la suppression de 900 emplois

Le diagnostic de la nouvelle direction sur la quasi-faillite de Dexia était connu depuis le mois de novembre : la banque franco-belge spécialiste du financement des collectivités locales était victime de sa diversification hasardeuse dans des activités financières risquées. Elle devait donc s'en détourner au plus vite pour se concentrer sur son c?ur de métier, sur ses marchés les plus rentables.Le remède qui va être appliqué aujourd'hui après ce diagnostic est une pilule socialement dure à avaler. Dexia a en effet annoncé hier la suppression de 900 emplois en 2009, soit 2,5 % des effectifs mondiaux du groupe bancaire. La banque n'a pas précisé si elle comptait procéder à des licenciements secs. Géographiquement, la Belgique paiera le plus lourd tribut avec 350 suppressions d'emplois, devant la France (250 postes) et le Luxembourg (100 postes). Les quelque 200 emplois restant à supprimer se répartiront sur la quarantaine d'implantations de Dexia dans le monde.Outre un arrêt de ses activités de marchés pour compte propre et une organisation resserrée de ses activités de trading afin de réduire son profil de risque, le groupe a en effet annoncé un important recentrage de son activité de financement public sur la France, la Belgique, le Luxembourg, l'Italie et la péninsule Ibérique. Dexia compte arrêter ses activités en Australie, en Europe de l'Est (à l'exclusion de la Slovénie), au Mexique, en Inde et en Scandinavie. Ses implantations au Japon, en Allemagne et en Suisse seront maintenues mais ne feront pas l'objet d'un « développement commercial », précise le groupe.abandon des bonusCe traitement devrait permettre à la banque de réaliser 200 millions d'économies dès cette année, ce qui représente un tiers de son objectif d'ici à 2010. Pour en adoucir la brutalité, la direction de Dexia a annoncé hier la suppression des dividendes et des bonus des dirigeants au titre de 2008, ainsi qu'une baisse de la rémunération versée aux administrateurs en 2009. Ces mesures, qui succèdent à l'accord de cession à Assured Guaranty de sa filiale américaine d'assurance FSA, suffiront-elles à Dexia pour tourner une page sombre de son histoire ? La banque veut l'espérer. En attendant, elle estime qu'elle enregistrera en 2008 une perte nette de 3 milliards d'euros, dont 2,3 milliards pour solder les comptes de FSA. Mais elle voit des raisons d'espérer dans le niveau de ses dépôts qui sont légèrement supérieurs à celui du 30 septembre, et dans son ratio de solvabilité de plus de 10 %, signe de solidité financière. N. Re.
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